...Cette augmentation quantitative des violences de l’État bourgeois et de sa police montre bien la dynamique contemporaine du fascisme : la restructuration de l’État bourgeois face à la crise pour préparer un mode de gouvernement ouvertement dictatorial. ...
La répression dans l’Etat français aujourd’hui
Après 6 mois de mouvement des Gilets Jaunes,
l’appareil de répression de l’État bourgeois s’est considérablement
étendu. Par des décrets et des lois, comme la loi « anti-casseurs »,
l’État a renforcé sa capacité à attaquer et emprisonner les masses vers
un nouveau niveau. Toutes ces mesures sont en parallèle de la prétendue «
reconquête républicaine » des banlieues, une formule qui cache un
renforcement des équipes de la BAC et de la police en général dans les
quartiers. Et pendant que les forces de l’ordre se victimisent, se
plaignent du climat chaud dans les quartiers ou des arrêts de
travail pendant les manifestations Gilets Jaunes, ce sont les masses populaires, les prolétaires, qui se prennent tout le poids de l’État bourgeois sur leur dos.
travail pendant les manifestations Gilets Jaunes, ce sont les masses populaires, les prolétaires, qui se prennent tout le poids de l’État bourgeois sur leur dos.
Comme Zineb Redouane, morte lors du premier week-end
de décembre d’un tir de lacrymo à sa fenêtre. Comme les jeunes Adam et
Fatih à Grenoble. Comme cet homme de Drancy, tué par une clé
d’étranglement de la police alors que sa femme les avait appelé pour
l’empêcher de prendre la route alcoolisé. Comme Adama Traoré, dont la
famille lutte depuis des années pour la vérité. Comme les plus de 2000
blessés des manifestations Gilets Jaunes, et les presque 100 blessés
graves, mutilés par la police pour s’être révoltés.
Et bien sûr, comme toutes celles et ceux qui
subissent les arrestations, les contrôles, les interpellations sans
raison, les pressions judiciaires et les jugements réactionnaires. Comme
par exemple ce Gilet Jaune qui avait porté plainte au Mans, et qui se
retrouve le 28 Mai en garde à vue pour avoir maintenu sa plainte contre
les flics. Comme les lycéennes et lycéens de Mantes-la-Jolie, mis à
terre les mains sur la tête et menacés par des policiers en armes,
policiers qui ont été relaxés de tout mauvais comportement par l’IGPN.
La même IGPN qui ferme en ce moment tous les dossiers contre les
policiers ouverts depuis le début du mouvement de masse, en les classant
sans suite.
Les masses répondent à la répression : solidarité de classe et autodéfense populaire contre la montée du fascisme
La répression n’est pas ignorée par les masses : par
exemple à Clermont-Ferrand, deux jeunes Gilets Jaunes, Téo et Tristan,
ont été condamnés à 1 an et 8 mois de prison, dont 10 avec sursis, et 18
mois de prison dont 10 avec sursis. Depuis leur arrestation et après
cette condamnation, la solidarité s’est exprimée avec un mouvement
réclamant leur libération, acclamé lors de la manifestation du 1er
Mai à Clermont-Ferrand. Pour Téo et Tristan, comme pour des centaines
d’autres, la solidarité de classe face à la répression de l’État
bourgeois est une nécessité absolue que nous nous devons de porter ! Des
événements sont organisés partout dans l’État français contre la
répression, comme le concert de soutien qui aura lieu à Clermont-Ferrand
le 29 juin pour les Gilets Jaunes.
Cette augmentation quantitative des violences de
l’État bourgeois et de sa police montre bien la dynamique contemporaine
du fascisme : la restructuration de l’État bourgeois face à la crise
pour préparer un mode de gouvernement ouvertement dictatorial. Tout cela
n’a pas besoin d’être mis en place par des fascistes, car les libéraux
eux-mêmes, en tant que représentants de leur classe bourgeoise
impérialiste, doivent serrer la vis et mettre les masses populaires au
pas de peur que s’effondre leur pouvoir. Dans ce contexte, la crise dans
l’État français s’accompagne d’une crise générale de l’impérialisme, et
la bourgeoisie française essaie de se maintenir à flot en réprimant à
l’intérieur, et en défendant farouchement ses marchés à l’extérieur,
notamment en Afrique et dans ses colonies.
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