da le Monde
Environ 1 000 personnes se sont rassemblées samedi matin à Marseille. Une dizaine de manifestants ont été interpellés à Amiens.
des « gilets jaunes » se sont à nouveau mobilisés pour un septième samedi consécutif d’actions, ce 29 décembre, avec des rassemblements mineurs notamment à Paris, Marseille, Lyon, Toulouse ou encore Bordeaux.
Environ
un millier de « gilets jaunes » étaient rassemblés samedi matin devant
l’arc de triomphe de Marseille, désirant prouver que leur mouvement ne
s’essouffle pas malgré les fêtes. Les manifestants, venus de plusieurs
points de blocage à travers la région, ont commencé à se réunir dans le
calme vers 10 heures Porte d’Aix, dans le centre de la ville. Des
grappes de ballons jaunes avaient été installés.
« Macron, démission ! », scandaient des groupes de dizaines de « gilets jaunes » descendant de la gare Saint-Charles et rejoignant le rassemblement. « Nous
ne sommes pas une bande d’anarchistes assoiffés de sang et de casse
comme le gouvernement et certains de ses collabos veulent nous
présenter », a déclaré un orateur au micro.
ils sont les 'referendaires
Venus
de plusieurs points de blocage de la région, dont l’étang de Berre et
le péage de la barque, près d’Aix, ils ont demandé, pour la plupart, la
démission d’Emmanuel Macron ou la mise en place du référendum
d’initiative citoyenne (RIC).Priscilla
Ludosky, une automobiliste francilienne considérée comme l’une des
initiatrices du mouvement des « gilets jaunes » avec sa pétition en
octobre contre la hausse des taxes sur les carburants, est venue les
soutenir. « Ce qui ressort
de toutes les personnes qui ont quelque chose à dire, c’est qu’on veut
retrouver du pouvoir d’achat et avoir notre mot à dire dans les
décisions », a-t-elle déclaré.« On
veut un référendum sur la mise en place du RIC, la baisse des taxes sur
les produits de première nécessité et la baisse des rentes du
gouvernement. C’est à la population de décider. »« La clé de voûte, c’est le référendum, c’est ce qui nous unit quelles que soient nos opinions politiques », a déclaré, de son côté, Jean-Luc Goos, un commerçant marseillais qui dit participer au mouvement depuis le début. « On est là pour sauver la démocratie », ajoute ce « gilet jaune » qui estime que la participation ou non aux européennes est une question « secondaire ».BFM-TV prise pour cible à Paris
Une
équipe de la chaîne d’information BFM-TV avait été expulsée samedi
matin au début du rassemblement sous les huées et les cris de « menteurs » à
Marseille. En début d’après-midi, Eric Drouet, l’un des initiateurs des
« gilets jaunes », interpellé samedi lors de l’« acte VI » des
manifestations à Paris, a appelé les manifestants de la capitale à se
retrouver devant les locaux de BFM-TV dans le quinzième arrondissement
de Paris. Plusieurs centaines de manifestants s’y sont rendus. Certains
d’entre eux ont envahi la voie de circulation du tramway et jeté des
projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué par des tirs de
gaz lacrymogène et procédé à plusieurs interpellations, selon l’Agence
France-Presse. La situation est rapidement redevenue calme vers
14 heures.
Situation tendue à Lyon
A
Lyon, après des jets de projectiles aux abords du centre commercial
Confluence, les CRS ont fait usage de gaz lacrymogènes et chargé en
direction d’une soixantaine de gilets jaunes, qui se sont retranchés et
dispersés. Sous la surveillance de l’hélicoptère qui survolait la zone,
les forces de l’ordre ont bloqué la circulation de la principale artère
du sud du centre-ville, le cours Charlemagne. Si la tension était
palpable, aucun incident majeur n’a éclaté et les « gilets jaunes » se
sont ensuite dirigés vers le cœur de Lyon, la place Bellecour, laissant
derrière eux quelques poubelles renversées ou incendiée. En fin de
journée, le calme était revenu mais la circulation reste paralysée dans
le sud de Lyon.
Une dizaine d’interpellations à Amiens
Une
dizaine de personnes participant au mouvement des « gilets jaunes » ont
été interpellées à Amiens, où la préfecture a interdit tout
rassemblement jusqu’au 2 janvier, a appris l’Agence France-Presse (AFP)
auprès du parquet.
« A
priori, ce sont des personnes qui participaient au mouvement des
“gilets jaunes” et qui ont été interpellées parce qu’elles étaient
porteuses d’objets qui peuvent s’apparenter ou être associés à des
armes », a déclaré le parquet, précisant qu’il n’y a, pour l’instant, aucun blessé. « Ce sont des interpellations à la suite de contrôles autorisés puisque le préfet avait interdit toute manifestation », a-t-on ajouté de même source.
Interpellations sur les voies d’accès aux stations de ski
Les
forces de l’ordre ont par ailleurs procédé à cinq interpellations
autour d’Albertville (Savoie) dans la journée de samedi, a indiqué la
préfecture du département, qui avait déclaré ne vouloir tolérer aucun
blocage des routes menant aux stations de sports d’hiver.
Les
personnes interpellées l’ont été au péage de Sainte-Hélène-sur-Isère et
à un rond-point situé à l’entrée d’Albertville, soit les deux points de
rassemblement du jour pour les « gilets jaunes » de Savoie. Toujours
selon la préfecture, des pneus ont été incendiés sur la bande d’arrêt
d’urgence de l’A43 et des forces de l’ordre ont été caillassées.
A Rouen, les locaux de la Banque de France visés
La
porte d’enceinte de la Banque de France a été incendiée samedi à Rouen
lors d’une manifestation de « gilets jaunes » qui a réuni environ un
millier de personnes sur fond de heurts avec la police, a indiqué l’AFP
en citant des informations de la préfecture de Seine-Maritime. « Les “gilets jaunes” ont mis un stock de poubelles près de la porte puis y ont mis le feu », a précisé la préfecture. La police du département a fait état sur son compte Twitter de « jets de projectiles, feux de poubelles, barricades » dans le centre-ville de Rouen.
En Bretagne, blocages autour de magasins du groupe Mulliez
Des « gilets jaunes » manifestent dans plusieurs villes de Bretagne devant des enseignes qui appartiendraient selon eux « à la famille Mulliez » – notamment propriétaire des magasins Auchan,
des enseignes Flunch ou Leroy Merlin. Plusieurs dizaines d’entre eux
bloquaient dans la matinée les accès au Décathlon de Morlaix
(Finistère), a pu constater un journaliste du Monde sur place.
Certains
manifestants affirment que la famille Mulliez aurait financé la
campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, que le groupe « ne paye pas ses impôts en France » et qu’il voudrait licencier certains de ses salariés alors qu’il aurait « amplement bénéficié du CICE », le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi.
Des
« gilets jaunes » distribuent par ailleurs des tracts aux personnes
voulant accéder à ces magasins, situés autour du rond-point du Launay,
l’un des principaux points de regroupements du mouvement dans la
communauté de commune de Morlaix depuis le début du mouvement.
Discrétion sur les réseaux sociaux
Pour
cette nouvelle journée d’action, les « gilets jaunes » se montrent plus
discrets sur les réseaux sociaux qui leur servent de plates-formes
d’échanges depuis le début du mouvement. Pour surprendre les forces de
l’ordre notamment, les actions et les lieux de rassemblement sont
maintenant annoncés à la dernière minute.
A
Bordeaux, où des affrontements ont eu lieu ces dernières semaines, le
rassemblement qui a réuni 2 400 personnes selon la préfecture est parti
de la place de la Bourse pour se diriger vers le centre-ville. Plusieurs
sites publics (bibliothèques, musées, jardins…) sont fermés. La page
Facebook Gilets jaunes Toulouse a appelé ses sympathisants à un
« acte VII : Joyeuses fêtes Macron » dans le centre de la Ville rose.
Des rassemblements prévus pour la nuit de la Saint-Sylvestre
Sur
le terrain, les actions s’étiolent : cette semaine, les forces de
l’ordre ont poursuivi les évacuations de rond-point et, d’après une
source proche, ceux encore occupés font l’objet d’une « présence symbolique ».
Quelque 2 500 personnes étaient mobilisées quotidiennement ces derniers
jours contre 4 000 la semaine précédente, selon cette même source.
Toutefois
certains « gilets jaunes » ont aussi déjà en point de mire la soirée du
réveillon. Plusieurs rassemblements sont attendus la nuit de la
Saint-Sylvestre, notamment sur le pont d’Aquitaine à Bordeaux, ou sur
les Champs-Elysées à Paris où se réunissent traditionnellement quelques
milliers de Parisiens et de touristes pour le passage de la nouvelle
année.
Le
mouvement, qui dure depuis un mois et demi, a largement décru ces
dernières semaines : 38 600 manifestants en France le 22 décembre,
contre 66 000 une semaine plus tôt et 282 000 pour la première journée
de mobilisation le 17 novembre, d’après les chiffres du gouvernement.
Depuis
le début du mouvement en novembre, dix personnes sont mortes sur des
points de blocage et plus de 1 500 manifestants ont été blessés sur les
ronds-points ou lors de manifestations, dont une cinquantaine
grièvement.
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