SALUONS L’INITIATIVE DE MADAME LA MINISTRE DE LA JUSTICE DU LIBAN !
Un an a passé depuis ce 25 mars 2020 ! La crise sanitaire était à son apogée ; annonce avait été faite de la libération anticipée de plusieurs milliers de détenus en fin de peine, et nous avions alors été nombreux à interpeller Madame Nicole Belloubet, Garde des Sceaux de l’époque pour que soit enfin entendu l’appel réitéré inlassablement - et de manière encore plus criante dans ce contexte de pandémie - de la libération de notre camarade Georges Abdallah.
Mais force était déjà de constater que même dans un contexte si extrême, cet appel ne devait recevoir
comme seule réponse qu’une fin de non-recevoir de l’Etat français, muré dans son réquisitoire et son application de la perpétuité réelle. « Pas question de libérer Abdallah ! » écrivions-nous à l’époque pour traduire ce silence assourdissant et criminel de cette vengeance d’Etat.Aujourd’hui le laïus vaut toujours : pas question de libérer Georges Abdallah, dont « la demande de libération n’est pas recevable ! ». « Pas question de libérer Georges Abdallah ! » alors que, comme nous le savons tous, il a vu sa peine de sûreté accomplie en 1999 et qu’il est libérable depuis plus de 21 ans. « Pas question de libérer Georges Abdallah ! » alors qu’en 2012, le tribunal d’application des peines a donné un avis favorable à sa libération et que, depuis lors, le Liban, son pays, a réaffirmé à maintes reprises son accord pour son retour. « Pas question de libérer Georges Abdallah ! » alors que Georges Abdallah, âgé de 70 ans dans quelques jours, est aujourd’hui le plus ancien prisonnier politique en Europe après 37 ans de captivité.
Et pour autant, cette position inique d’un Etat de non droit qui fait de Georges Abdallah, par cet acharnement judiciaire et politique, un prisonnier d’exception embastillé résistant à « la barbarie de cette petite éternité qu’est la prison à vie », est aujourd’hui encore plus qu’hier démasquée, dénoncée, combattue par tous et partout où la lutte se mène et où le rapport de force se joue. Ce mouvement de résistance, de solidarité avec Georges Abdallah et de revendication de son combat s’exprime désormais par-delà les entre-soi militants et s’inscrit dans la dynamique globale des luttes en cours et de leur convergence, sur le plan régional, national et international. Car, rappelons-le là encore : la décision de non libération de Georges Abdallah est une décision politique et c’est pourquoi, au quotidien, nous nous battons sur le terrain politique.
Cette lutte sur le terrain politique, l’Etat libanais la mène également aux côtés de Georges Abdallah et de ses soutiens et nous ne pouvons que saluer très chaleureusement la nouvelle preuve de cet engagement donnée il y a quelques jours, le 19 mars 2021, lors de la troisième visite de M. Rami Adwan, ambassadeur du Liban en France, accompagné cette fois de Mme Marie-Claude Najm, ministre de la Justice du gouvernement libanais - tous deux porteurs entre autres des salutations du gouvernement libanais et de son président. Cette rencontre est un nouveau signal fort de la détermination de l’Etat libanais à prendre une part active dans l’exigence de la libération de Georges Abdallah. Or dans ces temps délicats d’accentuation des contradictions au niveau international et national, cette démarche vaut pour une prise de position dont le courage doit être hautement souligné et reconnu. Et en cela aussi, nous tenons à réitérer par ce message notre reconnaissance pleine et entière de l’engagement pris.
Notre camarade Georges Abdallah, dans ses déclarations, a coutume de rappeler par sa clairvoyance qu’il ne suffit pas que : «l’État du Liban “demande” ma libération, encore faut-il établir un rapport de force réellement existant pour faire comprendre aux représentants de l’impérialisme français que mon incarcération commence à peser plus lourd que les possibles menaces inhérentes à ma libération ! ». Par cette visite mais aussi par les précédentes, il apparaît clairement que désormais non seulement l’Etat du Liban continue à « demander » la libération de Georges Abdallah mais qu’il pèse aussi de tout son poids dans ce rapport engagé par nous tous.
Que mille initiatives fleurissent pour la libération de Georges Abdallah !
La résistance est un droit ! Liberté pour Abdallah !
La victoire ou la victoire !
Paris, 24 mars 2021
Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah
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