sabato 26 maggio 2012

pc 26 maggio - il grande movimento rivoluzionario degli studenti in Quebec non si arresta e respinge la repressione

Les actes du gouvernement Charest démontrent que ce dernier n’est plus du tout capable de gouverner normalement l’État bourgeois. La loi spéciale 78 exigeant un retour forcé en classe en août là où il y a encore grève montre que ce dernier a subi une défaite. Jusqu’ici, toutes ses manœuvres impliquant l’utilisation du judicaire n’ont fait que mettre de l’huile sur le feu renforçant le mouvement.
Alors que le 16 mai, lors de la conférence de presse annonçant le dépôt du projet de loi, Charest insistait sur une manœuvre sournoise de suspension du conflit, il annonçait déjà des mesures dissuasives. Par contre, on n’aurait jamais soupçonné qu’il aurait voulu se venger à se point-là des étudiantEs contestataires, les dirigeantEs du mouvement, leurs organisation mais aussi leurs alliés. On parle d’amendes allant de 1000$ à 125 000$ selon qu’on soit un individu, unE dirigeantE, ou un regroupement. On limite le droit de manifestation dès maintenant en voulant s’assurer que les trajets, transports en lien à la manifestation soient transmis 8 heures à l’avance. En pratique, la simple participation à une  manifestation non annoncée à l’avance entraîne une amende d’un minimum de 1000$ à un individu y participant.
Le droit de s’organiser pour mener des luttes est aussi sanctionné. Les associations étudiantes accusées de défier la loi pourrait voir la suspension de la perception des cotisations par les établissements d’enseignement; pour chaque jour de défi de la loi, cela entrainerait la suspension d’un semestre de perception obligatoire. Cette disposition n’a pas de fin  dans le temps. Formellement, l’association pourrait toujours demander la cotisation à ses membres individuellement mais la loi prévoit que ces derniers ne seraient pas tenus de la payer. La capacité d’organisation de ces associations plus militantes se trouverait entamée.
L’incitation à la désobéissance civile par un tiers peut entraîner pour ce dernier de fortes amendes. L’article 29 de cette loi affirme « Quiconque, par un acte ou une omission, aide ou, par un encouragement, un conseil, un consentement, une autorisation ou un ordre, amène une autre personne à commettre une infraction visée par la présente loi commet lui-même cette infraction… » et conséquemment est passible des mêmes amendes. Les syndicats, les groupes anticapitalistes et marxistes se trouvent dans la mire de cet article.
Par cette mesure, le gouvernement montre sa crainte de voir le mouvement s’élargir. Il montre qu’il a perdu sa capacité de gouverner normalement. Si on se fie à la détermination de la base étudiante, il n’est pas sûr que cette loi résorbe ce que des commentateurs désignent comme une crise sociale. Par contre, elle mettrait les associations étudiantes et ses dirigeantEs dans une position très difficile les encourageant à étouffer le mouvement; en pratique, ils et elles seraient obligés de policer leur base, autrement, ils et elles seraient accusés en vertu de cette loi.
Quand des tyrans imposent des lois et mesures arbitraires, le peuple a le droit de se soulever et de s’en débarrasser. La jeunesse ne doit pas pliée. Tout le monde doit descendre dans la rue contre ce gouvernement pourri et ces lois scélérates. Allons en masse à la manifestation du 22 mai!
 



Alors que les étudiant-es du Québec mènent le combat pour une 13e semaine de grève dans ce qui se révèle être une lutte particulièrement combattive, le sénateur conservateur Claude Carignan attaque et menace les étudiant-es qui ont massivement et démocratiquement choisi de faire grève. Pour faire plaisir à ses deux fils réactionnaires qui veulent jouer aux scabs et à leurs ami-es, il a pris la tête d'une injonction contre l'Association étudiante et le Collège pour forcer un retour en classe. Puisqu'il est grassement entretenu à même l'argent des travailleurs et travailleuses, touchant plus de 160 000$ par année pour siéger dans un conseil de vieux croutons, il a le loisir de s'en prendre sans frais aux libertés associatives et aux principes de solidarité étudiante au nom de la liberté de quelques jeunes privilégié-es. En date du 14 mai, c'est 300 scabs qui bénéficieront de l'aide de ce bureaucrate pour faire écraser, tabasser, emprisonner et judiciariser les étudiant-es en grève de Lionel-Groulx. Vendredi dernier, les jeunes de Lionel-Groulx et ceux&celles qui sont venus les supporter de l'extérieur, ont empêché la reprise des cours, comme cela a été le cas dans de nombreuses autres écoles. Le sénateur Carignan veut rajouter l'injure à l'insulte; il menace de poursuivre directement les jeunes que lui et sa "gang" se sont amusés à photographier et à filmer, pour mieux les envoyer devant le juge. C'est probablement ce qu'il avait en tête quand il a défendu sur toutes les tribunes qu'il fallait mettre les jeunes contrevenant-es en prison!
 
Comme désormais au Québec il est aussi facile d'obtenir une injonction que de s'acheter un paquet de gomme au dépanneur du coin, de la part d'un juge corrompu et profondément lié au maintien du système d'exploitation et d'oppression, la Grève  aurait pu être menacée par ce processus juridique. Pourtant, dans toutes les régions, des jeunes courageux et courageuses considèrent que la légitimité de leur mouvement n'est à toute évidence pas la légalité des tribunaux, des juges et des injonctions. Alors que les rumeurs de scission et d'annulation de session se concrétisent de plus en plus, il est clair que les étudiant-es les plus déterminé-es à la lutte ne céderont pas le terrain aux politiques fascisantes d'une clique de politiciens et de magistraux véreux. Mais leurs tribunaux pompeux et leurs coups de matraque n'ont toujours pas réussi à nous mater; leurs fidèles laquais ne faisant que tenter de lancer de la poudre aux yeux qui n'aveugle désormais plus personne (On peut y lire la dernière chronique de Richard Martineau)À l'heure d'écrire ces lignes, on ne sait ce que les prochains jours nous réserve, mais il est fort à parier qu'on y verra un affrontement majeur entre les tenants de cette "démocratie pour les riches" et une jeunesse qui défend que le véritable pouvoir est celui du peuple. Les militant-es du MER seront au combat, avec tous les autres qui n'accepteront pas les magouilles, les compromis, les menaces.

À bas le vieux système sénile qui nous dirige tous et toutes!
Notre seule légitimité, c'est celle que nous prendrons dans la rue!

Solidarité avec les camarades arrêté-es dans la lutte :

Depuis le début du conflit, le gouvernement a systématiquement sous-estimé le mouvement de lutte étudiant. À sa décharge, il faut dire que le mouvement de grève défie les prédictions même des plus enthousiastes et qu’il fracasse tous les précédents. Il nous a amené au seuil d’une crise sociale comme le Québec en a rarement vécue. Sa combativité et son refus obstinés de concéder la victoire aux capitalistes gouvernementaux – comme ça a été si souvent le cas dans les dernières décennies – sont exemplaires et suggèrent qu’une nouvelle période historique commence peut-être, que le temps des défaites et des humiliations achève peut-être enfin. « Assez c’est assez, la paix sociale est terminée », ce slogan bien connu résonne aujourd’hui avec plus de force mais surtout plus d’authenticité que jamais. En traduisant ce slogan en actes, le mouvement étudiant affirme ceci : puisque le peuple doit subir des attaques constantes contre ses conditions de vie – son accès à l’éducation y compris –, puisque le capital se sauve de sa propre crise en accentuant de toutes les manières l’exploitation des travailleurs et des travailleuses dont il se nourrit, alors nous rendrons cette société ingouvernable pour la bourgeoisie.

Ça fait maintenant plusieurs semaines que le climat social pourrit et que le fond de l’air est explosif. En rejetant en masse la dernière arnaque gouvernementale – l’entente conclue le 5 mai – le mouvement de grève étudiante vient de franchir une nouvelle étape. Il a renforcé comme jamais sa position d’adversaire irréductible à l’épreuve des manœuvres gouvernementales. Revenons sur quelques aspects de cette prétendue occasion de « sortie de crise » pour comprendre la signification politique du moment.

Le mouvement étudiant refuse de se laisser désarmer
S’il y a dans le refus de cette entente un rendez-vous manqué pour les étudiants et les étudiantes, c’est avec une défaite humiliante. Le seul effet réel et certain de cette entente était de désarmer le mouvement étudiant, de lui confisquer son rapport de force, la grève. Elle prévoyait d’évincer les dizaines de milliers de grévistes et d’étouffer leur lutte en l’enfermant dans le cadre d’un Conseil de gestionnaires et d’agents de la bourgeoisie où une petite délégation étudiante aurait été réduite à l’impuissance et à l’insignifiance. Si toutes ces semaines de grève n’ont pas pu faire plier le gouvernement, que peut-on espérer d’un mécanisme complètement dominé par les ennemis affirmés des revendications étudiantes ? Cette partie de l’entente a été comprise pour ce qu’elle est : une aberration et une insulte.

Entre les lignes, l’entente proposait un deuxième horizon aux revendications étudiantes, celui des élections. En effet, en repoussant de quelques mois les effets de la hausse des frais de scolarité, la négociation tablait sur le fait que l’enjeu premier du conflit – la hausse, le gel ou la gratuité scolaire – se jouerait dans l’arène d’une campagne électorale. On s’en remettrait au choix de l’électorat pour la solution préconisée par l’un ou l’autre des grands partis bourgeois. C’est une issue sans doute particulièrement souhaitée par la FECQ et la FEUQ qui ont toujours été des forces auxiliaires du Parti québécois et se sont fait les agents de mille sabotages des luttes de la base et de mille récupérations politiques.

Sous cet angle, le refus massif de l’offre par les grévistes constitue un violent désaveu du parlementarisme bourgeois et de ses prétentions à jouer le rôle d’arbitre légitime et démocratique des conflits sociaux. Ils et elles ne s’y sont pas trompéEs : cette forme de gouvernement n’est pas le pouvoir populaire. Il est au contraire l’instrument de la domination du capital qui réduit le peuple à un rôle de spectateur tandis qu’une poignée de politiciens bourgeois décident de tout. Ils et elles ont eu raison de n’avoir confiance, pour faire triompher leurs justes revendications, qu’en leur pouvoir collectif et direct dans la lutte.

Les élections, éteignoirs des luttes
Dans tous les pays, les grands partis bourgeois se succèdent au pouvoir au fil des ans dans une alternance de couleurs qui est en fait une parfaite continuité. À chaque élection, les partis d’opposition se présentent en porte-parole des mécontents, en instrument d’un vrai changement et d’une manière de faire la politique autrement. Une fois au pouvoir, ils appliquent systématiquement le programme de la bourgeoisie, ils veillent essentiellement à la prospérité du capital. 

 

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