Après les élections municipales et vers les élections présidentielles : a propos de la situation politique bourgeoise française
07/31/2020
Lors de la fin du mois de juin a eu lieu le second
tour des élections municipales. Ces dernières semaines, les maires ont
été désignés en conseil municipal. Cette élection se conclut après avoir
été « interrompue » plusieurs mois par le confinement. On se souvient
pourtant bien que lors du premier tour, les bureaux de vote avaient été
maintenus ouverts, soi-disant dans des conditions sanitaires qui ne
poseraient aucun problème. Cela avait pour but d’inciter les masses à
aller voter. Il y avait alors eu
de nombreuses demandes pour reporter la farce électorale à un moment où la situation sanitaire serait plus « maîtrisée ». Plus de 55% des inscrits s’étaient abstenus au premier tour. Au second tour, c’était 59% des inscrits. Pour la première fois, une élection a été invalidée à cause de l’abstention à Malville, dans la Loire-Atlantique. Aujourd’hui, on voit sortir des premières analyses qui montrent un lien probable entre les villes et villages où la participation a été la plus élevée et une surmortalité du COVID-19, notamment pour les anciens. Quoi qu’il en soit, et quel qu’ait été l’impact réel de ces élections sur la propagation de la maladie (rappelons que le 15 mars 2020, l’Etat bourgeois ne recommandait pas encore les masques), tout ceci montre que ces élections n’étaient tenues que pour une seule raison : la volonté politique des bourgeois et de leurs partis.
de nombreuses demandes pour reporter la farce électorale à un moment où la situation sanitaire serait plus « maîtrisée ». Plus de 55% des inscrits s’étaient abstenus au premier tour. Au second tour, c’était 59% des inscrits. Pour la première fois, une élection a été invalidée à cause de l’abstention à Malville, dans la Loire-Atlantique. Aujourd’hui, on voit sortir des premières analyses qui montrent un lien probable entre les villes et villages où la participation a été la plus élevée et une surmortalité du COVID-19, notamment pour les anciens. Quoi qu’il en soit, et quel qu’ait été l’impact réel de ces élections sur la propagation de la maladie (rappelons que le 15 mars 2020, l’Etat bourgeois ne recommandait pas encore les masques), tout ceci montre que ces élections n’étaient tenues que pour une seule raison : la volonté politique des bourgeois et de leurs partis.
Les communistes, les marxistes-léninistes-maoïstes,
de l’Etat français ne prennent pas part à la politique électorale.
Cependant, Lénine nous enseigne l’importance d’être attentifs à notre
environnement, de comprendre l’évolution rapide des rapports de force
entre les différents partis bourgeois, pour adapter les campagnes
politiques, jouer sur les antagonismes existants, et mettre en lumière
les contradictions de la bourgeoisie dans son propre Etat.
La situation des partis bourgeois après les élections municipales 2020
Depuis la grande révolte des Gilets Jaunes, dont un
bilan complet doit encore être fait, la situation politique nationale a
donné lieu à peu d’analyses. Ici nous irons à l’essentiel pour dégager
les grandes tendances de la politique bourgeoise. Attardons-nous dans un
premier temps sur la forme générale des grands partis politiques
bourgeois :
Concernant le parti au pouvoir, La République en Marche :
il est le grand perdant de la séquence actuelle. Plus que les mesures
impopulaires ayant mobilisé les syndicats (réformes touchant au droit du
travail, aux retraites), c’est la crise des Gilets Jaunes qui l’a mis
au pied du mur, forçant LREM à assumer des alliances avec la droite
libérale, concrétisées lors des municipales. Les sondages sont mauvais
pour le parti, mais il bénéficie d’une position de pouvoir permettant
d’alimenter des réseaux, de débaucher des responsables politiques (au
départ du PS, ensuite des Républicains), et surtout de surplomber une
opposition divisée.
L’histoire de ce parti donnait déjà le ton : Emmanuel
Macron, en le créant, a réussi à former un « mouvement », c’est-à-dire
un parti au fonctionnement administratif flou et absolument tourné vers
lui. Cela lui a permis de dynamiter dans un premier temps le PS
(2016-2017), son milieu d’origine (Griveaux, Castaner, Collomb, Ferrand…
l’ont rallié). En faisant cela, il a isolé totalement la gauche qui
avait gouverné sous Hollande (2012-2017) et avait eu à gérer les
réformes et le mouvement de masse contre la Loi Travail, dont Emmanuel
Macron lui-même était déjà une des inspirations. Cela a provoqué la
claque Benoît Hamon, faisant passer le PS de 10 000 000 (2012) à
2 000 000 (2017) de voix aux présidentielles. Dans un second temps, avec
un PS en totale désorganisation, LREM a pu aller chasser à sa droite
(2017-2020) afin de mettre à bas LR (Philippe, Le Maire, Darmanin et
aujourd’hui Castex se sont rangés derrière Macron). Le projet d’un
« mouvement » autour d’Emmanuel Macron, qui assure un bloc pour la
frange libérale de la bourgeoisie impérialiste en crise, a rallié large
lors des dernières années. En attaquant de front la droite et la gauche
traditionnelles, Emmanuel Macron a rendu claire la contradiction qui a
lieu dans la bourgeoisie financière de l’Etat français entre ses
éléments les plus réactionnaires (déjà ralliés ou en cours de ralliement
aux fascistes du Rassemblement National par alliances et fusions) et
ses éléments les plus libéraux, prêts à s’unir et se coaliser pour
« faire face » à la crise impérialiste dont ils sont eux-mêmes les
créateurs. La gestion de cette crise, à coup de grandes réformes
(fiscalité verte, privatisations de la Loi Pacte, assurance chômage,
réforme des retraites, fonction publique…) et de renforcement du
maintien de l’ordre, de répression des prolétaires et de leurs
mouvements de masse (comme les Gilets Jaunes), montre le vrai visage de
ce gouvernement qui, sous couvert de « pragmatisme », continue et
accélère l’action de restructuration de l’Etat bourgeois qui pave la
voie à un gouvernement fasciste. Nous consacrerons un article futur à
l’analyse des réformes du gouvernement Macron depuis ses débuts et à
leur signification.
Dans ce contexte, LREM avait connu de bonnes
élections législatives puis européennes. Mais les municipales ont été
une grosse claque, seule Le Havre est gagnée par Edouard Philippe, qui
n’est même pas encarté LREM. Le parti au pouvoir ne contrôle donc aucune
ville de plus de 100 000 habitants. Il est probable que cela alimente
les dissensions au sein de LREM, mais si des cadres peuvent repartir
vers les partis de droite et de gauche traditionnels, il n’y a pour
autant aucune figure d’importance susceptible de remplacer Macron comme
candidat pour 2022.
Concernant Les Républicains, la
droite s’est faite atomisée en 2017 suite à l’affaire Fillon. Prise au
centre par LREM, LR a été dirigé par la frange dure de sa droite
« décomplexée » après 2017 (Wauquiez). Cela l’a conduit à une grande
crise : perte du ¾ de ses adhérents, et fuite des « cerveaux » de tous
les côtés. De tous les côtés, oui, car il n’y a pas que Valérie Pécresse
ou « Les Constructifs » (députés frondeurs LR et UDI favorables au
gouvernement) qui ont quitté le navire : Thierry Mariani, ancien
ministre sous Sarkozy, a par exemple rallié le RN a l’occasion des
élections européennes. Aujourd’hui, le parti s’est néanmoins renforcé
suite aux municipales, remportant une majorité de communes (toutes
tailles confondues) et conservant ses places fortes via ses alliés
« divers droite ». Le parti est cependant divisé : d’un côté LREM
continue d’y récupérer des cadres (le dernier en date étant Castex,
ancien soutien de Fillon), de l’autre il y a une forte tendance
droitière souhaitant faire l’union des droites avec le RN, et pouvant
conduire à une alliance fasciste capable de rassembler un quart ou plus
de l’électorat. Jusqu’ici, la personnalité de Marine Le Pen empêche
cette alliance de se concrétiser nationalement. Mais localement déjà,
les élections municipales ont été une bonne leçon : sans s’allier
ouvertement avec le RN, les candidats LR ont très souvent laissé tomber
le « front républicain » voire même ont carrément discuté de liste
unique avec le RN dans des villes comme Limoux (Occitanie).
Le Rassemblement National est peu
présent sur la place publique. Ses apparitions nationales sont
généralement l’occasion de scandales, alors le parti se contente
d’attendre l’élection présidentielle, profitant d’une position
confortable installée par les médias et par Macron, qui le place en
principal adversaire. Le mouvement des Gilets Jaunes a permis de montrer
la vraie nature de ce parti à nombre de prolétaires et même de petits
bourgeois (commerçants, artisans…), lorsque Marine le Pen l’a attaqué
frontalement et a refusé d’appuyer des mesures sociales comme
l’augmentation du SMIC ; mais cela ne s’est pas traduit par un
effondrement électoral. Malgré tout, les élections municipales ont été
loin du triomphe pour le RN, malgré sa victoire à Perpignan, première
ville de 100 000 habitants qu’il récupère depuis Toulon (en 1995).
Globalement, ces municipales sont un échec pour le
parti fasciste par rapport à ses attentes. Il faut noter qu’à Perpignan,
ville de 120 000 habitants, Louis Aliot remporte l’élection avec
seulement 15 000 voix. Il manque encore au parti une capacité à agréger
massivement des secteurs de la droite (ou de la gauche chauvine), et des
cadres formés. Ses relations avec la bourgeoisie s’élargissent et
s’approfondissent d’année en année, malgré les scandales financiers.
Auparavant le porte-étendard d’une petite frange ouvertement fasciste
des impérialistes français, le parti cherche désormais à ratisser plus
large, ce à quoi s’emploie le trio d’ex-cadres du GUD (Groupe Union
Défense, fasciste) Chatillon-Lousteau-Péninque, désormais conseillers
privés de Marine le Pen et responsables des liens avec les business. Il
lui faut développer son assise et son réseau dans la bourgeoisie. C’est
ce à quoi le parti travaille aujourd’hui : prise de petites villes pour
gouverner et formation de cadres à l’ISSEP, à Lyon, déléguée à Marion
Maréchal.
Le Parti Socialiste a été le plus
grand perdant de 2017, puis de la présidence d’Emmanuel Macron. S’il
peut essayer de présenter les municipales comme une petite victoire (il a
notamment conservé Paris avec ses alliés), il va très probablement se
ranger durablement derrière les écologistes. C’est un phénomène très
important ! Le PS peut mettre son appareil, ses millions, ses cadres,
ses réseaux, au service d’une « union sociale-écolo » qui sera une
parfaite machine à perdre, ne mobilisant pas au-delà des bobos. Les
sondages pour 2022 (qui doivent être pris avec des pincettes au regard
du temps restant d’ici là) le donnent très bas, poussant ses leaders à
phagocyter les écologistes plutôt qu’à se maintenir seuls. Cela reste un
calcul perdant, mais le parti est loin d’être mort malheureusement. Il
commence cependant sa décomposition après le coup de poignard asséné par
Macron.
Europe Ecologie-Les Verts constitue
la valeur refuge des habitants des villes, diplômés, déçus de Macron, ce
qui s’est traduit par une poussée importante lors des municipales dans
des grandes villes comme Lyon. Mais les leaders écolos ont encore une
fois pris la grosse tête (comme après chaque élection européenne ou
municipale) et ne comprennent pas qu’il s’agit d’une petite fraction de
la petite bourgeoisie et de la bourgeoisie qui les écoute ; sa capacité à
parler aux masses est nulle, et le parti n’a pas d’appareil
administratif (trois salariés à l’échelle nationale !). Cela, plus le
discours légaliste et suiviste de sa direction (Jadot s’est
immédiatement placé en soutien des forces de l’ordre pour rassurer sa
droite), pousse les Verts au social-libéralisme, sans perspectives
nationales, et avec un ancrage municipal finalement très limité faute de
leviers d’action. Ce qui les rendra dépendant de facto des réseaux PS.
La nouvelle tactique d’Emmanuel Macron, qui consiste à
présenter sa présidence comme « écologiste » cherche aussi à attaquer
jusque chez les écolos les plus proches de sa politique (Pompili,
ex-EELV puis Parti Ecologiste, devenue ministre de Macron). Comme le RN,
les écologistes bénéficient d’une « rente électorale » : face à la
destruction continue de l’environnement, le vote vert devient un recours
pour des parties de plus en plus importantes de la population, sans
même faire campagne. La préoccupation environnementale est devenue un
enjeu majeur et devient transversale : le prolétariat y est de plus en
plus sensible, il ne s’agit plus que d’une question monopolisée par la
petite bourgeoisie des villes. Mais le fossé entre l’intérêt pour
l’environnement des masses populaires et les grandes têtes écologistes
d’EELV n’a jamais semblé aussi profond.
La France insoumise a globalement
raté son pari et se retrouve très affaiblie. Après une percée en 2017,
le parti est apparu pour ce qu’il est : une machine électorale sans
structure de base au-delà des « adhérents », comme LREM. Son incapacité à
s’inscrire dans les mouvements sociaux, puis à rallier les Gilets
Jaunes, est allée de pair avec des débâcles électorales. Aujourd’hui,
Mélenchon a en ligne de mire la présidentielle de 2022. Mais ses
lieutenants savent qu’il a peu de chances et poussent donc à une autre
candidature, pour rassembler : peut-être Ruffin, populaire mais encore
peu présidentiable ?
Face à la structuration de la politique bourgeoise
entre libéraux et fascistes, réalisée par Macron, il existe un espace
pour des candidatures venues de personnalités connues pour autre chose
que la politique (journalisme, comédie, chanson…). Les expériences de
Trump ou de Grillo en Italie montrent que ces candidatures, que les
médias bourgeois qualifient de « populistes », servent au final le
programme des fascistes : ainsi par exemple le Mouvement 5 Etoiles fondé
par Grillo s’est allié à la Ligue du Nord dans le gouvernement Conte de
2018. Ainsi, c’est cela qu’il faut garder à l’esprit lorsque les médias
bourgeois balancent pendant plusieurs jours des rumeurs sur une
candidature de Bigard, Hanouna et autres.
Les autres forces politiques se retrouvent
satellisées : l’extrême-gauche électoraliste s’allie avec la FI (comme à
Bordeaux) ou avec les écologistes. Le PCF conserve un certain nombre de
conseillers municipaux, mais perd de grands bastions comme Saint-Denis
ou Aubervilliers. Il échoue à conquérir le Havre, et est souvent rangé
derrière le PS dans les « unions de la gauche » comme à Marseille ou
Toulouse. Sa seule ville de plus de 100 000 habitants est désormais
Montreuil, conservée grâce à l’alliance avec le PS et la FI par
seulement 10 000 voix dans une ville de 110 000 habitants. Vainqueurs
dans de nombreuses communes rurales, les républicains indépendants
servent de base encore solide à la droite qui les dirige.
Tendances générales de la politique bourgeoise dans l’Etat français
Nous avons donc vu, parti par parti, une analyse
particulière des situations qui ont mené à de tels résultats aux
élections municipales, et ce qu’ils signifient pour ces partis et pour
la politique bourgeoise. Sur un plan plus général, les dernières
enquêtes d’opinion (Ipsos, Opinion way…) montrent quelques grandes
tendances intéressantes :
- Tout d’abord le principal point de cette élection : l’abstention massive aux municipales, record, due en partie au COVID-19 ; en partie à un rejet montant de la politique bourgeoise. Il faut garder en tête que la participation aux prochaines présidentielles dépendra beaucoup des candidats présents, des campagnes… En tout, ce sont plus de 26 millions de personnes qui n’ont pas voté, et au premier tour, presque 1 million de votes blancs et nuls. Ces chiffres sont très importants, surtout pour une élection matraquée par les médias bourgeois comme « importante pour les français » car elle est locales.
- Ensuite, la faillite de la « gauche » électoraliste dans le prolétariat. Toutes listes confondues (de LO au PS en passant par LFI), elle ferait 17% chez les ouvriers, 26% chez les employés. Ces nombres sont divisés par deux si l’on les compare avec les mêmes enquêtes en 2017. Dans la même veine, le RN est donné à 55% chez les ouvriers et 39% chez les employés (à noter que les policiers et militaires jusqu’au grade de sergent-chef sont classés employés). Bien sûr, ces statistiques ne tiennent pas compte de l’abstention, qui est de loin la première tendance dans la classe ouvrière et le prolétariat, ni de la fraction du prolétariat qui ne peut de toute façon pas voter aux élections car non-française.
MAIS… ! L’Etat français reste marqué par une contestation latente :
- Plus d’un an et demi avant les présidentielles, il existe déjà un rejet très massif de la perspective (probable) d’un second tour Macron-Le Pen, qui est d’ores et déjà annoncé comme un fait quasi accompli si l’on écoute les médias bourgeois.
- Comparé à l’Allemagne et au Royaume-Uni, la confiance dans les médias et dans le gouvernement est beaucoup plus faible (par exemple, 60% de « Pas confiance » dans le gouvernement, contre 30% dans les deux autres pays)
- Idem, à la question « Faut-il réformer (sic) le système capitaliste ? », on a 45% de « oui, en profondeur » (+6 points), 46% de « oui sur quelques points ». Là encore, c’est bien plus massif que dans d’autres pays, bien que la question soit très vague : c’est un signe du rejet par les masses de la dictature de la bourgeoisie.
- L’idée de « souveraineté » et d’un gouvernement fort gagnent
grandement en popularité. Les Gilets Jaunes avaient déjà montré sur le
terrain cette tendance il y a 1 an et demi. C’est avant tout un
mécontentement à propos de la démocratie bourgeoise actuelle. Cela n’a
que deux horizons possibles :
- Soit une voie chauvine, menant au fascisme, capitalisant sur les points les plus réactionnaires de ces préoccupations des masses, et reléguant au dernier plan les revendications sociales afin de préserver l’impérialisme français coûte que coûte dans la crise. C’est la voie de la politique bourgeoise, de l’électoralisme, du social-chauvinisme.
- Soit une voie révolutionnaire, menant à la révolution socialiste et la dictature du prolétariat, seule capable de répondre aux aspirations des masses sur ces points, et de résoudre la crise de l’impérialisme crée par les Etat bourgeois et le mode de production capitaliste à son stade impérialiste. C’est la voie de la guerre populaire prolongée pour la révolution socialiste dans l’Etat français, au service et comme partie intégrante de la révolution mondiale et de l’internationalisme prolétarien.
En conclusion, il reste un an et demi d’ici la
prochaine présidentielle, avec d’énormes incertitudes. La crise de
l’impérialisme dicte la crise politique, économique, sociale etc dans
l’Etat français. Par conséquent, des retournements, comme Macron l’avait
été en 2017, sont tout à fait envisageables vu l’état de décomposition
avancé de la politique bourgeoise française. Ces élections municipales
le montrent très clairement : les vaincus (LREM) sont au pouvoir, les
vainqueurs sont soit agonisants (LR/PS) soit limités (EELV/RN). Aucun
parti bourgeois n’est en position de force comme avait pu l’être la
droite gaulliste au siècle dernier ou LREM en 2017. Il aura suffi de
quelques années de Macon pour que le tableau de la politique bourgeoise
s’effrite encore plus et que son cœur pourri apparaisse au grand jour.
Si l’on s’en tient à ce que l’on sait aujourd’hui, la
majorité En Marche sera sans doute représentée par Emmanuel Macron,
sauf scandale ou crise majeure d’ici là ; le RN sera en position de
force, mais sa capacité à passer le second tour dépendra de la
fragmentation de la droite (et dans une moindre mesure, de la gauche).
Sans quoi, le candidat se retrouvant au second tour contre Marine Le Pen
aura toutes ses chances.
Une « union de la gauche » avec de très faibles
chances de gagner (et pour ne rien faire d’autre que du sous-Mitterrand)
sera vendue et martelée à coups de tribunes et de pétitions, sans aucun
intérêt. Il est probable que les insoumis fassent cavalier seul (ainsi
que l’extrême gauche trotskiste). Malgré l’insistance des médias
bourgeois, aucune candidature « surprise » hors des partis n’a pour le
moment émergé, mais elle reste possible. En attendant, la politique
bourgeoise continue d’être dirigée par Macron et son gouvernement, qui
accélère les réformes. Nous consacrerons un article d’analyse dédié à
celles-ci prochainement.
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