domenica 12 gennaio 2020

pc 12 gennaio - Algeria - sulla situazione attuale - Articolo dai compagni algerini in via di traduzione

- ALGÉRIE : Après l’élection du président Tebboune et les funérailles du général Ahmed Gaïd Salah - Déclaration du Collectif novembre
Aprè l’élection du président Tebboune et les funérailles du général Ahmed Gaïd Salah : Déclaration du Collectif novembre pour la souveraineté nationale, une économie autocentrée et le socialisme.
Prévenir la discorde civile par plus de débats pluriels et plus de droits et de libertés démocratiques.
Stabiliser l’État par la construction d’une entente nationale sur notre souveraineté et nos intérêts économiques stratégiques.
Renforcer notre État en exigeant la poursuite résolue de la lutte contre la corruption.
Poursuivre la lutte contre l’oligarchie et les connexions néocoloniales qu’elle a tissées au sein de l’administration et de l’État profond. Poursuivre la mobilisation pour les buts de libération économique, politique et culturelle portés par le premier Hirak.

La Déclaration :

Impressionnante et émouvante, une extraordinaire mobilisation populaire, essentiellement jeune, a formé le long cortège des funérailles du moudjahid Ahmed Gaïd Salah.
Les significations politiques et, plus important, symboliques sont nombreuses.
Les couches populaires et les patriotes de tous statuts sociaux viennent d’exprimer leur
confiance à l’ANP et à cette ANP-là qui a tourné ses armes non contre le peuple mais contre l’oligarchie infiltrée ou dominante dans l’Etat et dans l’ANP même, comme en témoignent ces dix derniers mois.
Cette marche commune entre les couches populaires, les patriotes de tout statuts sociaux et l’ANP a redonné force et vigueur à la paternité ALN de notre Etat réaffirmée juste et légitime. C’est un grand succès sur le plan idéologique après trois décennies de productions médiatiques, romanesques, cinématographiques, etc., visant à délégitimer l’ALN et notre combat libérateur.
La démonstration nous a été donnée que le doute distillé par ces campagnes a été mis en échec.
Ces obsèques du général Ahmed Gaïd Salah ont drainé une importante mobilisation populaire en vue d’assister à son enterrement. Des gens venus de plusieurs wilayas du pays ont tenu à rendre hommage au défunt chef d’Etat-Major de l’ANP, scandant en accompagnant le cortège ou en l’attendant : « Fraternité entre le peuple et l’ANP, Gaïd Salah rejoint les martyrs ».
De cette formidable mobilisation, il nous apparaît important de dégager les enseignements suivants :
Le nombre impressionnant de personnes venues rendre hommage au défunt a définitivement enterré la prétention du néo-hirak (celui d’après la décrue de mai) à représenter tout le peuple.
Ces masses, bâillonnées par la menace d’être taxées de « mouches », de « lèches-bottes des militaires », et autres étiquettes infâmantes accolées à ceux qui ont un avis divergent par les démocrates du néo-hirak, se sont libérées et ont exprimé leur soutien à l’ANP, à travers l’hommage rendu à son chef.
Cet hommage et cette reconnaissance exprimée ne relèvent pas du simple pathos, ou du « respect de la mort », ainsi qu’ont tenté de l’expliquer les moins malhabiles dans le déni. La mort a sans doute été le déclic qui a fait prendre conscience à ces masses de leur propre sentiment diffus : cette « mission » sur laquelle Ahmed Gaïd Saleh a fini sa vie a bel et bien été une mission de sauvegarde de l’Etat et de la nation contre les visées subversives de l’impérialisme. Cette perception immédiate, formulée par les uns et les autres à travers « la crainte du chaos », « le retour des années de braise », « la division du pays », s’est imposée à la conscience avec plus d’acuité lorsque la mort du chef de l’ANP, en sanctifiant sa mission, a autorisé ces masses à se réclamer fièrement de cette vision dont elles étaient convaincues, mais qu’elles n’osaient exprimer car sans cesse chahutées dans cette conviction par la propagande printaniste.
Les pratiques fascistes de ceux qui ont agressé les votants à la sortie des consulats ont motivé les gens à voter, non par esprit revanchard (zkara) mais par la perception que l’échec des élections aurait favorisé le projet de ces chantres de la démocratie qui agressent les vieillards et saccagent les urnes et les écoles.
De même, les fétides jubilations des détracteurs d’Ahmed Gaïd Salah à l’annonce de sa mort ont révélé la faillite morale et intellectuelle de ces chantres des droits de l’homme.
Et de même qu’en se photographiant avec le doigt tâché d’encre, elles ont exprimé leur opposition au fascisme, pareillement les couches populaires ont répliqué aux nécrophages en affirmant leur soutien à l’ANP, à travers l’hommage rendu à son défunt chef, et ce en détournant le chant initialement anti AGS (« Gaïd Salah avec les traîtres ») en apothéose du général : « Gaïd Salah avec les martyrs. »
A côté de cette réaction « contre », il y a aussi un mouvement « pour ». « Gaïd Salah avec les martyrs », signifie que les masses ont inscrit la démarche de l’ANP – sous la direction de son défunt chef – comme une lutte contre le néocolonialisme. La délégation française copieusement chahutée lors de son arrivée à El-Alia en est une parfaite illustration.
Cette mobilisation a été aussi l’occasion pour l’ANP de réaliser l’ampleur du soutien populaire dont elle jouit, et de l’appui des masses à l’opération mains propres initiée contre l’oligarchie vassale : « Zeghmati en avant » (Zeghmati ila l’amam) est un slogan on ne peut plus explicite.
Le silence de ces masses et la domination médiatique de plus en plus totale des printanistes sur le néo-hirak ont pu laisser croire à une faille entre le peuple et l’armée. Ces funérailles grandioses ont prouvé – à supposer que le succès des élections n’ait pas suffi à cela – qu’il n’en était rien.
Cette cohésion peuple/armée a néanmoins été galvanisée par la mort d’un chef qui aura incarné, tant par ses discours que par ses actions, la résurrection de l’esprit de novembre au sein de l’ANP. Après l’ignoble traumatisme de la décennie noire, ces funérailles ont été l’occasion de célébrer et de consacrer les retrouvailles du peuple avec son armée, initiées au début du hirak et quelque peu court-circuitées jusqu’aux élections. A la tristesse d’enterrer un patriote, se mêlait la joie de communier avec une armée de nouveau perçue comme la protectrice de la nation et du peuple contre les visées impérialistes et néocoloniales. Ce qu’avait exprimé feu Gaïd Salah dans un extrait largement partagé sur les réseaux sociaux depuis l’annonce de sa mort : « Ces armes, c’est contre les ennemis de l’Algérie, contre le peuple, jamais ! »
Le général Ahmed Gaïd Salah n’a pas transmis le flambeau de novembre aux jeunes générations : ils l’ont porté ensemble ces dix derniers mois. L’esprit de novembre s’est ravivé ensemble et chez le patriarche moudjahed, et chez les générations post-indépendance.
Après l’élection du président Tebboune et les funérailles du général Ahmed Gaïd Salah, il nous apparaît nécessaire de nous mobiliser afin de :
1 - Prévenir la discorde sociale : les réactions affectives qui entraînent les surenchères dans la stigmatisation et l’invective doivent céder la place à la réflexion et au débat inclusif, constructif et fédérateur. Nous devons ouvrir des canaux de dialogue avec les manifestants qui se démarquent des révolutionnaires colorés.
2 - Poursuivre le démantèlement de l’oligarchie comme démarche nécessaire au recouvrement de notre souveraineté. Il faut impérativement poursuivre le mouvement de liquidation de la FrançAlgérie.
Nous n’en avons pas fini avec les plus grosses menaces laissées par l’oligarchie : nos problèmes économiques restent à régler, et notamment l’accaparement du foncier par l’oligarchie, qui favorise la naissance de latifundiaires ultra-réactionnaires qui seront la base sociale et financière des contre-révolutions à caractère latino-américain.
Tous ces milliers d’hectares accaparés par l’oligarchie ont été accompagnés d’aides diverses et non contrôlées à leur valorisation.
L’oligarchie et le retour à la condition coloniale ont reposé pour nous la question historique de la libération nationale : la question de la terre.
La conduite concrète de l’oligarchie dans l’appropriation des biens collectifs montre qu’elle est dans l’état d’esprit des féodalités. Incapable de réaliser un capitalisme agraire, elle reproduira forcément le système de khemmassat et de l’agriculture extensive. Ces concessions ont été données non pas à des entreprises mais à des individus, véritables seigneurs de la terre qui ne pourront réaliser une agriculture extensive qu’en ramenant des entreprises étrangères, et c’est en cela qu’ils seront les alliés les plus fieffés du néocolonialisme.
Sur le plan des politiques agraires il est urgent de réévaluer l’impact du démantèlement des domaines et de la politique des concessions qui ont dépossédé les ouvriers agricoles bénéficiaires de Exploitations Agricoles Collectives (EAC) ou individuelles (EAI) de l’exploitation effective et réelle des terres au profit de détenteurs de capitaux qui ont introduit un capitalisme dénaturé dans les relations agraires.
3 – A l’approche de l’échéance de la levée des barrières douanières avec l’UE, nous appelons toutes les catégories sociales que cette mesure va ruiner (tous les travailleurs, les diplômés en recherche d’emplois, les PME PMI à ancrage national) à se mobiliser pour le refus de cette mesure ruineuse pour le pays, en ce qu’elle permettra aux importateurs d’importer moins cher et par conséquent d’écouler les produits importés à meilleur marché, ce qui signera la mort de toute industrie nationale et parachèvera le retour à la configuration coloniale : source de matières premières/débouché pour les produits finis.
Seule une mobilisation massive de toutes les catégories de notre peuple intéressées à la sauvegarde de notre Etat, peut aider celui-ci à imposer un refus de cette zone de libre-échange. Nous avons déjà appelé à sortir de cet accord dans nos déclarations précédentes.(1)
Cette mobilisation de notre peuple et les luttes croisées de toutes les catégories sociales vont se heurter au facteur dissolvant de notre Etat le plus grave et le plus métastasique : la corruption. Dans ce bref moment de dix mois de luttes et de prise de conscience nous avons appris que cette corruption n’est pas une question morale. Favorisée par les cultures tribales et claniques qui rendent licites les biens du Beylik, et la structure dans le milieu familial, la corruption est entrée dans les mœurs de l’administration via l’option pour le capitalisme et « l’intelligence économique » des multinationales. Du « bon climat des affaires » qui signifie la facilité des arrangements contraires à la loi et à nos intérêts nationaux elle est passée à une règle dans les passations des marchés puis à l’arme éprouvée et maniée consciemment dans ce but d’affaiblir toute immunité des Etats et de les détruire de l’intérieur. Ces multinationales ont été le vecteur le plus puissant du développement de la corruption. L’exercice de la plus extrême vigilance sur leurs activités en direction de l’administration et des médias (à l’image de Lafarge) doit être accompagné par des protestations de masse contre leurs méfaits comme l’importation de matériel israélien par Général Electrique. (3)
Ces trois écueils sont les plus importants à surmonter pour nous en tant que peuple, en nous organisant selon les différentes catégories sociales/secteurs d’activité.


En dehors de ces trois écueils, il existe une série de mesures que l’Etat doit prendre pour assurer une correction minimale des disharmonies sociales créées par les vingt ans de règne de Bouteflika.
Notre peuple doit exercer les plus grandes pressions sur le gouvernement pour que soient remis en cause les trois piliers de la destruction des nations :
1 - Endettement de l’État.
2 – Appauvrissement des peuples.
3 – Désespérance de la société.
Nous devons appeler à ce que des mesures sociales immédiates soient prises pour redonner espoir à toutes les couches sociales, et prioritairement à la jeunesse :
- Augmentation du SMIG.
- Amélioration des services sociaux (éducation, santé), retour à un service social de la culture et du sport, amélioration des œuvres universitaires.
- Consolidation immédiate du secteur public industriel et des services pour la relance de la production et de l’emploi.
- Soutien immédiat et avec discernement aux investissements privés inscrits dans des logiques d’indépendance économique nationale.
- Assurer à notre peuple la garantie immédiate des droits et libertés démocratiques pour se doter de ses organisations syndicales, culturelles, politiques, sociales sur simple mode déclaratif, ainsi que les libertés d’expression, d’édition et de manifestation.
- Pour la transparence de la vie politique nationale et la clarté des débats et des identités politiques, la loi doit obliger toute association financée de l’étranger à se déclarer comme agent de l’étranger, conformément à la loi dans beaucoup de pays occidentaux, y compris les Etats-Unis, qui les classent comme agents d’influence de l’opinion publique.
- Sur le plan international, les agissements de la France à nos frontières sud aggravent considérablement les menaces déjà existantes. La reprise en main par Macron de la discipline du G5 Sahel est le premier pas à l’introduction des pays européens membres de l’OTAN.
Devant les difficultés à mener une somme d’opérations en solitaire sur le G5 Sahel, la France a introduit 5 pays membres de l’OTAN comme alliés. Dorénavant c’est l’OTAN avec tout son potentiel agressif qui s’est installé sur notre flanc sud.
Dans cette manœuvre la France poursuit trois buts :
1 – Élever ses capacités d’intervention, mais à son profit.
2 – Elle réalise les premiers pas d’une formation d’une armée européenne relativement autonome des USA (d’où la retentissante déclaration de Macron sur « la mort clinique de l’OTAN »).
3 – Dans la crise financière sévère que connaît la France (dont la dette publique a dépassé le PIB) et face à l’aggravation des contradictions inter-impérialistes incarnées par Trump, ce G5+5 vise à permettre de défendre les intérêts de la France face aux appétits US.
Comme toujours les peuples du Sahel et nous-mêmes allons payer les frais de ces contradictions inter-impérialistes, par la modification des frontières, l’atomisation des États et la création de zones d’influences, comme cela s’est fait au Moyen-Orient avant, pendant et après la première guerre mondiale.
La France prépare avec l’Allemagne la dépolarisation vis-à-vis des USA en retrouvant les chemins de la Russie et de la Chine, mais dans le cadre de ces contradictions inter-impérialistes dont nous risquons d’être les victimes.
C’est dans une nécessité de dépasser l’héritage colonial français suranné que Macron a reconnu le colonialisme comme crime, non par repentir mais comme cosmétique pour faciliter l’œuvre de sa cinquième colonne aussi bien en Algérie que dans les anciennes colonies françaises. Il en est ainsi du maintien du Franc CFA sous l’identité faussaire de l’Eco.
Le 13 janvier les pays du G5 Sahel sont convoqués à Pau. Ce sera une nouvelle étape de la mise au pas de ces Etats sous la botte française et celle de ses alliés de l’OTAN.
Une vidéo du maréchal Haftar(2) vient de nous révéler que la France, qui déclare soutenir le gouvernement de Tripoli reconnu par l’ONU, assure à Haftar soutien en hommes et en armement. Cette duplicité française en Lybie déjà connue s’ajoute à ses grandes manœuvres dans le Sahel, dont l’essentiel apparent est la naissance d’un chaos généralisé.
Personne ne peut affirmer que l’Algérie, par miracle, serait en dehors de ces plans.
La déclaration de Macron prenant acte de l’élection du président Tebboune, tout en soutenant le hirak, signifie simplement que la France continuera à utiliser les colères algériennes persistantes contre l’Etat algérien.
La déclaration US qui se dit impatiente de travailler avec le président Tebboune tout en soutenant les manifestations de rue n’a pas d’autre sens, sauf peut-être qu’elle apparaît comme un chantage cynique consistant à signifier au président que s’il ne s’aligne pas sur les desiderata US, ceux-ci ont les moyens d’attiser la discorde.
Face à ce contexte national et international extrêmement sensible, pour la solution des problèmes que nous avons à affronter, il nous semble nécessaire la plus grande mobilisation afin de :
1 – Prévenir la discorde sociale.
2 – Refuser la suppression des barrières douanières avec l’UE.
3 – Stabiliser l’État.
4 – Continuer la lutte contre l’oligarchie et son intime interconnexion avec le néocolonialisme et les puissances étrangères, et ce dans les domaines étatique, politique, financier, commercial et culturel. Les victoires remportées contre l’oligarchie ne doivent pas nous faire perdre de vue tout le travail qui reste à accomplir, et la nécessité pour ce faire de s’organiser dans des cadres structurés.
5 – Se mobiliser pour promouvoir et accélérer la réorientation de nos alliances internationales avec les pôles émergents et les économies et marchés alternatifs qui se font jour.
6 – Renforcer le front intérieur de défense de notre État et de notre souveraineté à travers :
L’augmentation du SMIG.
L’amélioration des services sociaux.
La consolidation du secteur public industriel et des services pour la relance de la production et de l’emploi.
Le soutien aux investissements privés inscrits dans des logiques d’indépendance économique nationale.
La garantie des droits et libertés démocratiques d’organisation, d’expression, d’édition et de manifestation.
L’obligation de toute association financée de l’étranger à se déclarer comme agent de l’étranger.
La poursuite résolue de la lutte contre la corruption.
Collectif novembre pour la souveraineté nationale, une économie autocentrée et le socialisme. Alger le 28 12 2019

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