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Drapeau Rouge : Sur la grande lutte de classes en France
Ce communiqué est publié au nom de la rédaction du Drapeau Rouge et traite du grand mouvement de lutte de classes qui a lieu en France.
Depuis le 19 Janvier, une dure lutte de classes a pris la place centrale des préoccupations en France.
Elle a commencé autour du projet de réforme du système de retraites par le gouvernement. Cette nouvelle loi vise à intensifier l’exploitation du prolétariat en rallongeant la durée de travail en fin de carrière, de la même façon que Macron a développé depuis 2017 l’apprentissage pour le même objectif en début de carrière. Les prolétaires de France doivent travailler de 14 à 64 ans (et plus !). Les retraites sont un fond important de plusieurs centaines de milliards d’euros par an, sur lequel la bourgeoisie veut absolument rogner.
Cette nouvelle loi anti-populaire, qui se place dans la lignée des réformes menées depuis plusieurs dizaines d’années par les gouvernements successifs (droite, gauche) rencontre une opposition massive. 90 % des actifs sont contre, et une large majorité de la population en général. Cela signifie une opposition des masses populaires dans toutes leurs composantes, le prolétariat évidemment, mais aussi derrière lui la petite bourgeoisie : comme le prouvent la participation de syndicats de cadres ainsi que la popularité des manifestations auprès des intellectuels ou du monde de la culture.
Ainsi, des millions de personnes ont pris les rues, culminant dans l’appel du 7 mars, suivi par le plus grand nombre et rassemblant jusqu’à 3,5 millions dans les manifestations, sans parler des blocages et occupations. Le 16 mars, l’annonce du recours au 49.3 par Elisabeth Borne a mis le feu aux poudres. Pendant plusieurs jours, ont eu lieu des révoltes continues dans les principales grandes villes françaises, et des manifestations sauvages dans beaucoup de villes moyennes et petites. Le 23 mars, la mobilisation a atteint à nouveau les sommets du 7 mars, c’est-à-dire le mouvement social le plus important depuis 30 ans en France.
Pour comprendre ce mouvement, il faut distinguer les « deux collines », c’est-à-dire les deux camps : la révolution et la contre-révolution. Il faut distinguer les amis et les ennemis.
Qui dirige le mouvement et contre qui ?
a) L’intersyndicale
Depuis le 19 janvier, et au moins jusqu’au 16 mars, la mobilisation était entièrement entre les mains de
l’intersyndicale. Cette intersyndicale est un outil des directions centrales pour « organiser le mouvement social en commun », ce qui signifie en réalité d’imposer les cadres d’une lutte de classes molle et orientée vers la négociation. La participation de la CFDT, dirigée par le chien des bourgeois Laurent Berger qui cherche à se faire ami de Macron (sans rire!), ou encore de la CFE-CGC, montrent que l’intersyndicale ne vise pas la victoire des revendications des masses, mais le plus petit dénominateur commun : l’opposition à l’article 7 de la loi qui passe l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.Dans cette première phase de mobilisation, la composition des manifestations était majoritairement syndicale. Il y avait aussi de nombreuses personnes restant des Gilets Jaunes, des curieuses et curieux dont c’était les premières grèves et manifestations, et une fraction minoritaire de jeunes.
La grève par intermittence et les marches de centre-ville des journées de mobilisation n’ont produit aucun effet entre janvier et mars. Cela a conduit à l’appel du 7 mars, suivi dans des secteurs comme les transports, l’énergie ou bien les éboueurs, pour une grève reconductible.
Après le 16 mars, l’intersyndicale a vu ses cadres être débordés par les manifestations sauvages : avant la mobilisation du 23 mars, des syndicats ont pris le devant avec de nombreuses personnes des masses désorganisées qui se soulèvent spontanément. Ainsi, on a vu SUD-Solidaires, des UD CGT, de nombreuses UL et même des bases CFDT développer des actions de blocage, d’occupation, de « coup de poing » en brûlant des mannequins de Macron et Borne etc. Tout cela au même moment où des dizaines de milliers de personnes prenaient les rues. Darmanin a du convoquer tous les préfets pour accentuer la répression. Le nombre de personnes arrêtées à Paris lors des révoltes du 16 et du 17 mars est comparable au printemps 2019 lors des moments intenses des Gilets Jaunes.
Ainsi, un craquèlement s’est opéré entre le cadre opportuniste de l’intersyndicale et la mobilisation de masse. Il s’est confirmé le 23 mars lorsque les manifestations traditionnelles ont été accompagnées d’affrontements dans un nombre de villes inédit depuis le 19 janvier.
Cette contradiction a lieu y compris dans les syndicats eux-mêmes. On voit les actions « Robin des Bois » et autres agissement illégaux de fédérations syndicales (CGT Mines & Énergie etc) et les déclarations pacificatrices des dirigeants syndicaux s’inquiétant que leur base ne légitime la violence (Laurent Berger etc). C’est donc tout à fait logique que l’intersyndicale, CGT et CFDT en tête, appelle de ses vœux une « médiation » avec l’État bourgeois pour « une pause », le temps de reprendre les rennes sur le mouvement. A l’échelle locale, cette tactique se retrouve dans les intersyndicales qui fliquent les manifestations, refusent les blocages, la violence révolutionnaire, et tout ce qui s’éloigne de ses traditions « militantes ».
L’intersyndicale n’appartient pas à notre camp ! C’est une direction pourrie, incapable de remporter quoi que ce soit. Macron le prouve en l’ignorant royalement et en la traitant comme inoffensive. Par exemple, en accueillant les représentants syndicaux à Matignon, le gouvernement a prévenu qu’il ne discuterait pas de l’âge de départ à la retraite. Autant dire qu’il se fiche des larmes de crocodiles pleurées par les chefs de l’intersyndicale sur les plateaux.
Le caractère de classe de l’intersyndicale est, pour ses meilleures composantes, de l’aristocratie ouvrière. Pour les pires d’entre eux, avec leurs salaires mirobolants, ils sont carrément bourgeois. L’intersyndicale est seulement attachée à la « démocratie sociale », c’est-à-dire la croyance petite-bourgeoise française dans le fait de gouverner avec les « corps intermédiaires » (organisations dites « représentatives » de la société). Sauf que l’intersyndicale a 30 ans de retard, car les mesures réactionnaires de restructuration de l’État français doivent aider la bourgeoisie à gouverner dans la crise, c’est-à-dire en lui permettant d’appliquer directement le corporatisme à la société française sans passer par des soi-disant « contre-pouvoirs » syndicaux, médiatiques, associatifs etc.
b) La politique bourgeoise
Sur le plan politique, la présence des sociaux-démocrates et des révisionnistes dans le mouvement, renforcée par le recours au 49.3 du gouvernement, est un parasite ! Ils trompent les masses et les orientent vers des soi-disant « solutions » ! D’abord vote à l’Assemblée, puis motion de censure, et aujourd’hui recours constitutionnels et le fameux Référendum d’Initiative Partagée (le bien-nommé RIP!). C’est toujours la même rengaine qui n’en finit pas et qui mène à la prochaine farce électorale. Mélénchon et ses sbires, qui ont osé ramener le PS dans le « camp social », veulent faire leur beurre sur la révolte des masses.
Cependant, l’hypocrisie des sociaux-démocrates et des révisionnistes est révélée dans le fait qu’ils n’ont aucune honte à proposer aux masses de mettre de côté ce qu’elles ont conquis (la mobilisation de millions de personnes) en faveur d’alternatives lointaines et capitulardes (un référendum incertain et inventé pour être inutilisable).
La direction politique de la sociale-démocratie et des révisionnistes dans le mouvement est contestée spontanément chez les masses, mais sa présence médiatique et son aura de « présence dans la lutte » (sic) lui permet pour le moment de se maintenir en force bien que sa base de masse ne s’élargisse pas largement, surtout dans la classe ouvrière. Il va sans dire que les sociaux-démocrates, les révisionnistes et les opportunistes sont, derrière tous leurs discours, les relais du pouvoir de la bourgeoisie dans le mouvement ouvrier.
Les directions intersyndicale et sociale-démocrate orientent lâchement la mobilisation spontanée des masses vers deux cibles dans cette crise politique :
1) Le projet de loi, et particulièrement l’article 7 sur le passage à 64 ans ;
2) Le gouvernement de Borne et Macron.
Cette orientation opportuniste aboutit, en pratique, à une réduction de la lutte revendicative et à la mise de côté de la lutte pour le pouvoir.
Par exemple, de nombreux syndicats se refusent à faire le lien évident entre la lutte pour les salaires qui touche tant d’entreprises et de prolétaires, la lutte contre l’inflation qui traverse l’ensemble des masses de France, et le mouvement contre la réforme des retraites. Pourtant, les mobilisations du 16 au 23 mars ont montré que les masses descendaient dans la rue même s’il n’y a plus d’espoir que la loi soit rejetée au Parlement, qu’elles dépassent les cadres de la politique bourgeoise et se posent des problèmes plus généraux que la loi des retraites, tout comme les Gilets Jaunes avaient rapidement dépassé la seule question du carburant.
De la même manière, la concentration de l’attention sur Macron et Borne ou les demandes d’un remaniement ne conduisent qu’à tromper les masses en leur faisant croire que Macron est la seule cause des problèmes du pays. Il faut être clair : Macron et Borne sont les meilleurs agents de la bourgeoisie impérialiste française à l’heure actuelle, par conséquent la détestation à leur égard est justifiée.
Mais c’est la classe bourgeoise impérialiste toute entière qui détient le pouvoir et doit être expropriée, car un nouveau gouvernement bourgeois sans Borne ne fera pas autre chose qu’appliquer les mesures dictées par la bourgeoisie. Ni la sociale-démocratie rose, ni l’avant-garde de la réaction et du fascisme bleu marine n’appliqueront de programme contraire aux intérêts de leur classe parasite et condamnée.
c) Notre camp
Notre camp est composé de l’ensemble des masses désorganisées en lutte, qui progressivement s’organisent. A l’heure actuelle, la mobilisation a révélé que c’était le cas de centaines de milliers de personnes, voire des millions.
A celles et ceux là s’ajoutent des masses issues des précédents mouvements (Gilets Jaunes surtout), des jeunes qui affluent au mouvement depuis le 7 et surtout le 16 mars, des syndicats locaux et sectoriels combatifs et mobilisés dans le durcissement du mouvement, des prolétaires non-syndiqués etc. Plus que jamais, le mot d’ordre des communistes est l’union à la base de la classe ouvrière et son organisation distincte et opposée à la bourgeoisie et aux autres classes qui ne sont pas pleinement révolutionnaires.
Il n’y a aucun doute possible : ce camp constitue la majorité des troupes, et représente une partie importante des masses avancées, dont certaines font partie des masses les plus profondes et larges de France. Le prolétariat de France, dans toute sa diversité, peut se féliciter d’une telle unanimité dans la combativité et la lutte, et du soutien de ses sœurs et frères de classe du monde entier qui se réjouissent de sa mobilisation sur tous les continents.
Nous avons vécu, sur moins de 10 ans, plusieurs grands mouvements mobilisant les masses par leurs millions : Loi Travail, Loi Travail XXL, Gilets Jaunes, Retraites 2019, Grève des Lycées, révoltes dans les banlieues, grèves généralisées contre l’inflation etc. Dans ces immenses moments de lutte de classes, des quantités impressionnantes de prolétaires se sont frottés à la lutte, ont pris leurs responsabilités à nouveau. Leur expérience n’est pas perdue mais constitue la base des bataillons de la révolution.
L’implication des organisations révolutionnaires dans plusieurs villes est sans précédent, et le nombre de masses qui se mobilisent pour les actions les plus déterminées, les plus combatives et même violentes est grand.
Cependant, il y a un manque évident à ce camp, qui le condamne à l’heure actuelle à des revers dans la lutte pour le pouvoir, et au spontanéisme dans la lutte pour les revendications économiques : l’absence d’authentique direction prolétarienne révolutionnaire. En synthèse, l’absence de direction du Parti Communiste.
Tant que ce problème central ne sera pas résolu, les larges masses brassées par nos luttes ne connaîtront pas la victoire et les mots d’ordre de révolution resteront lettre morte.
Quel avenir pour le mouvement ?
Le mouvement de 2023 contre la réforme des retraites a créé une crise politique dans la bourgeoisie.
L’inutilité absolue du Parlement, déjà constatée dans l’intégralité du premier quinquennat de Macron, a été confirmée par l’utilisation du 49.3 pour surmonter une majorité incertaine. La base sociale de Macron a été isolée à quelques quartiers riches de grandes villes, tandis qu’il a appelé à gouverner davantage par décrets, c’est-à-dire en continuant d’ignorer le Parlement bourgeois.
La crise politique s’est étendue du parti présidentiel vers les autres : LR s’est déchiré sur la motion de censure, la gauche est en porte-à-faux avec ses mesures parlementaristes qui se heurtent à la réalité de la Vème République et le RN, qui ne veut pas gouverner une démocratie bourgeoise parlementaire, voit son « soutien » hypocrite à la mobilisation syndicale voler en éclat dés lors que la violence révolutionnaire éclate.
La répression de l’État bourgeois a été démultipliée. Cela s’est vu à Paris, à Rennes, à Lyon, à Bordeaux, et même en campagne à Sainte-Soline, dans la juste lutte contre le projet des méga-bassines destiné aux capitalistes français et aux gros exploitants agricoles.
La bourgeoisie ne vit pas encore une crise de régime, mais elle en est plus proche que depuis des décennies. Sa démocratie bourgeoise est mise à nue et tout le monde voit qu’elle n’est qu’une mauvaise blague à destination d’une minorité bourgeoise. Son État confirme qu’il n’est qu’un colosse aux pieds d’argiles et que, comme il est une expression de l’impérialisme français pourrissant, il est lui aussi prêt à être mis à terre.
Cependant, ce n’est pas de cette mobilisation seule que la révolution prolétarienne pourra repartir à l’assaut en France.
La crise sociale a atteint, en France, des sommets comme en témoignent les misérables conditions économiques à laquelle une grande partie de notre classe est condamnée. L’impérialisme en général, et l’impérialisme français en particulier sont voués à accentuer notre exploitation et notre répression pour tenter de nous entraîner dans leur chute. Mais c’est peine perdue pour eux.
Quelles tâches urgentes avons-nous en tant que communistes ?
Car au-delà de la crise, ce mouvement forge en son sein la seule alternative viable, la révolution socialiste en France par la guerre populaire.
Un nombre croissant de prolétaires abandonne toute illusion sur l’État bourgeois. La grève dure, les occupations et les blocages, bien qu’ils ne peuvent pas à eux seuls entraîner la chute de l’État bourgeois, sont des écoles dans lesquelles le prolétariat se forme à sa lutte.
Le mouvementisme et le réformisme radical, qui ont caractérisé le mouvement de la Loi Travail en 2016, avec Nuit Debout par exemple, sont bien moins puissants qu’auparavant. La nécessité de l’organisation grandit et cette vérité s’affirme.
Le chemin des communistes est la reconstitution de l’outil de combat authentique de la classe ouvrière, notre direction politique : le Parti Communiste de France armé du maoïsme. C’est le Parti qui entraîne avec lui toutes et tous les révolutionnaires sincères, qui est profondément lié aux masses et capable de diriger la guerre populaire prolongée contre l’impérialisme français en lien et au service de la Révolution Prolétarienne Mondiale.,,,,
Prolétaires, reconstituons notre Parti !
En avant dans la lutte contre la bourgeoisie !
A bas l’impérialisme français et ses chiens de garde !
A bas les réformes anti-populaires !
Vive la classe ouvrière mobilisée !
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