mercoledì 6 marzo 2024

pc 6 marzo - 80 anni dalla esecuzione dei compagni del gruppo Manouchian - la Francia gli rende omaggio... ma come?

un articolo in via di traduzione

N° 861 21/02/2024  Le 21 février 1944 étaient fusillés au Mont-Valérien vingt-et-trois combattants immigrés des réseaux résistants "FTP-MOI" dont leur chef, le communiste Missak Manouchian, d'origine arménienne.
Un hommage solennel lui sera rendu à l'occasion des 80 ans de son exécution. Il sera inhumé au Panthéon avec sa femme Mélinée. Une plaque sera également apposée pour honorer leurs camarades.
Isoler Missak et Mélinée Manouchian c’est nier leur appartenance à un groupe de combattants essentiellement communistes qui luttait contre le nazisme et le gouvernement collaborationniste de Pétain c’est une trahison et une insulte.
 
Un engagement communiste
En demandant en 1933 sa naturalisation qui restera sans suite, Missak Manouchian montre son attachement à la France, il renouvellera sa demande de naturalisation en 1940 qui à nouveau sera refusée.
Missak Manouchian, poète et résistant arménien, est né 1906 dans une famille de paysans arméniens en Turquie. Sa famille meurt dans le génocide arménien[1] perpétré par la Turquie. Il est arrivé en France en 1924 a l’âge de 9 ans.
Il exerce un métier de menuisier à Marseille, puis est embauché comme tourneur aux usines Citroën à Paris. Passionné par la littérature arménienne et française, il fréquente les bibliothèques, suit des cours en auditeur libre à la Sorbonne et fonde en 1930 une revue en arménien Tchank (en arménien : Ջանք, littéralement « Effort »), sa publication cesse en juin 1931 après 12 numéros.
Missak Manouchian adhère au Parti communiste au lendemain de la manifestation antiparlementaire du 6 février 1934, menée par les ligues d’extrême droite[2]. Il rejoint également la section française du Comité de secours de l’Arménie, une organisation liée à l’Internationale communiste visant à mobiliser la diaspora arménienne en faveur de la République soviétique d’Arménie.
À la déclaration de guerre en 1939 Missak Manouchian est arrêté et emprisonné mais libéré faute de charge et vivra dans la clandestinité. Son statut d’apatride et son engagement communiste (le Parti communiste sera dissout quelques semaines plus tard) le place dans la catégorie des « Indésirables » que le gouvernement Daladier veut voir interner.
Il est interné fin juin 1941 au camp de Royallieu à Compiègne par les Allemands qui procèdent alors à des arrestations préventives dans les milieux communistes, dans le contexte de l’opération Barbarossa[4]. Libéré faute de charges, Missak Manouchian reprend son activité militante et intègre la Main d’œuvre immigrée (MOI), structure créée par le Parti communiste pour encadrer les immigrés et les réfugiés arrivés en France dès la fin de la Première Guerre mondiale. Il devient le responsable politique de la section arménienne entre la fin 1941 et le début 1942 sous le pseudonyme de « Georges ».

Combattants dans Paris occupé
En février 1943, il est versé dans l’organisation clandestine Francs-tireurs et partisans-Main d’œuvre immigrée (FTP-MOI - branche militaire de la MOI), alors seul groupe résistant à mener des actions de lutte armée contre l’occupant à Paris. Il participe à sa première action armée le 17 mars 1943 à Levallois-Perret en attaquant à la grenade un groupe de soldats allemands. Il est nommé commissaire militaire de la région parisienne en août 1943, ayant sous ses ordres une cinquantaine de militants. Les groupes sous son commandement mènent une trentaine d’opérations armées du mois d’août à la mi-novembre 1943, dont l’exécution le 28 septembre du général allemand Julius Ritter, responsable en France de la réquisition de la main d’œuvre dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO).
Les représailles sont meurtrières (cinquante otages fusillés le 5 octobre au Mont-Valérien), la réponse des résistants l’est tout autant : 15 attentas causant de grosses pertes aux allemands.
Missak Manouchian est arrêté en région parisienne le 16 novembre 1943 par les brigades spéciales de la police française(3) après une longue filature, alors qu’il avait rendez-vous avec le chef interrégional des FTP Joseph Epstein. Dans les jours qui suivent, les groupes des FTP-MOI sont massivement arrêtés et livrés aux Allemands. Ils sont torturés, aucun ne parle afin de protéger leurs camarades.
De sa prison de Fresnes, le 21 février 1944 Manouchian écrit à son épouse : « tout est confus en moi et bien clair en même temps. Je m'étais engagé dans l'Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous.... Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l'heure avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n'ai fait de mal à personne et si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine.
Adieu. Ton ami, ton camarade ton mari [5]. Manouchian »
Missak Manouchian sera fusillé au MontValérien, avec vingt-et-un de ses camarades, une colline où sont exécutés plus d’un millier de résistants et otages pendant l’occupation.
 
 Affiche rouge
L’Affiche rouge
S'ensuit une campagne de propagande orchestrée par les nazis, discréditant le groupe. Des tracts soulignant leur statut d’étrangers ou de juifs sont distribués. Puis une affiche rouge les qualifiant d’"armée du crime" est placardée à près de 15 000 exemplaires dans les rues de Paris et dans plusieurs grandes villes.
Une affiche montrant une mise en scène dans laquelle Manouchian est présenté comme le chef de bande des terroristes étrangers. Elle voulait inspirer l'horreur de leur cause et la répulsion de leurs origines. Celle-ci allait se retourner contre les bourreaux. 
Nous savons ce que nous devons aux 23 fusillés de l’Affiche Rouge et à Olga Bancic, décapitée en Allemagne.
52 d’entre eux sont morts sous les tortures des nazis, 50 % sont morts au combat.
Ces combattants étaient internationalistes, révolutionnaires, antifascistes leurs cendres ne sont pas à mêler à celles des militaires napoléoniens, pas plus qu’à celles des capitalistes qui ont grossi la cohorte des collaborationnistes.
Assigner à leur vie un prétendu combat pour la « patrie française » est une tromperie: Manouchian, Grzywacz, Elek, Wajsbrot, Witchitz, Fingerweig, Boczov, Fontano, Alfonso, Rajman et Olga Bancic sont dans nos cœurs comme des combattants de la résistance, à la pointe de la résistance communiste, le fer de lance des combats pour la libération de la France de l’occupant et la victoire antifasciste contre le nazisme. Ils ont conduit la guérilla urbaine en France contre l'occupant nazi.
Évoquer la vie héroïque de ces étrangers est ignoble au moment même où Macron et son gouvernement font voter une des pires lois xénophobes, empruntée au programme du RN et de LR sur l’immigration et où à Mayotte le droit du sol est remis en cause ;  c’est une honte !
Macron fait le lit de l’extrême droite en constituant un « front républicain » du RN au PS lors de l’hommage aux victimes du 7 octobre 2023.
Il veut dissimuler des pratiques politiques infâmes, en associant des antifascistes et le RN de Marine Le Pen alors que ce parti plonge ses racines dans le Front National fondé par des collaborateurs et soutiens du régime de Vichy. Tout ce que combattaient les FTP-MOI[6].
Il veut gommer que les 23 combattants des FTP-MOI fusillés ce matin d’hiver, tout comme leur camarade Olga Bancic étaient membres du parti communiste, celui qui a payé le tribut le plus lourd au combat contre l’occupation nazie, le « parti des fusillés ».
Ceux qui nous gouvernent sont complices aujourd’hui du génocide à Gaza et ce n’est pas avec ces cérémonies qu’ils parviendront à nous détourner du sens du combat des FTP MOI, comme du sens du combat des résistants palestiniens contre l’Etat colonisateur d’Israël. Ce n’est qu’une méprisante petite manœuvre électorale de Macron, pour essayer de récupérer le vote des Français d'origine arménienne qui forment une diaspora de plus de 600 000 membres[7].
Leur combat s’inscrit dans nos luttes antiracistes, antifascistes et anticolonialistes d’aujourd’hui. C’est un exemple pour abattre le capitalisme, construire le socialisme pour que ça change.
[1]. Dont le bilan s'élève à près d'un million et demi de morts.
[2]. En février 1934 Missak Manouchian manifestait contre les ligues d’extrême-droite.
[3] Les services français de la Préfecture de Police, – qui y emploient près de 130 inspecteurs, renseignements généraux en tête - accentuent leur traque
[4]. Sous le nom de code « Opération Barbarossa », l’Allemagne nazie envahit l’Union soviétique le 22 juin 1941. Ce fut la plus grande opération militaire allemande de la Seconde Guerre mondiale.
[5]. Mélinée Manouchian Paris, le 21 Février 1944.
 A mon bien aimé, Missak Je viens d'apprendre la terrible nouvelle qui va nous séparer à jamais, cette injustice des hommes je ne peux l'accepter. Pour toi je resterai forte, je transmettrai tes valeurs, nos valeurs, tes combats aux générations suivantes pour que plus jamais une femme n'ait à écrire ces mots à son époux. Je veux te faire part de mes sentiments tellement profonds et puissants à ton égard, une dernière fois... Je ne vais pas me morfondre, je serai digne pour toi comme tu l'as été toute ta vie, on a traversé tellement d'épreuves ensemble, aujourd'hui tu vas mourir pour ton pays, en homme de gloire. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis fière de toi, mon petit poète à moi, mon héros! Le mien, mais aussi celui de tes prochains, de la France. Tu es la personne la plus courageuse que je connaisse, aucun ne serait capable de se sacrifier pour leur pays comme tu le fais. Les jaloux diront que tu n'es pas vraiment français, et pourtant pour eux, pour la liberté, tu te sacrifies. Je suis certaine que tu es le plus français de tous et au nom de notre France, notre terre d'asile, je te remercie. Tu as 37 ans, tu aurais pu avoir toute ta vie devant toi, mais aujourd'hui tu vas mourir et nos projets avec toi vont disparaitre. Tu vas quitter la barbarie de ce monde, et j'espère que ta mort pourra ramener la paix. Je suis abattue, aujourd'hui je ne perds pas seulement mon mari, je perds une moitié de moi. Ils vont me tuer une première fois avant que la vie n'en fasse tout autant une seconde. La colère prend toute la place dans mon petit corps, ils nous arrachent notre liberté et nos héros du quotidien. Tu m'as appris à rester forte quoi qu'il en soit, et je respecterai ma promesse si importante pour toi. Mon Missak, mon chéri, tu es la personne la plus incroyable qui soit, courageux, dévoué, attentionné, beau, fort, calme, infatigable, loyal, sensible, délicat, humain et vrai. Toutes les femmes prétendent que leur mari est le meilleur et avec la plus grande sincérité je leur dirai que non, mais toi, Missak Manouchian, tu l'es. Je te fais confiance, je sais que tu t'es battu pour nos libertés, pour ne plus avoir à subir la violence des hommes et pour m'offrir un monde meilleur tu renonces à ta vie. Jamais je n'aurai pu espérer un homme comme toi, j'ai tellement de chance de t'avoir connu, d'avoir vécu en ta compagnie, même si c'était trop court. J'ai encore besoin de toi, ne me laisse pas toute seule, mon mari. Tu m'as donné l'envie de vivre et sans toi survivre m'est difficile à imaginer mais pour toi je le ferai. Tu me demandes de refaire ma vie avec un autre, construire une famille. Mais comment le pourrais-je, tu es ma vie, mon Homme, mon passé, tu étais mon futur, mon avenir. Je ne veux pas que tu sois déçu, mais je veux être honnête avec toi, au moment où je t'écris ces mots, je ne peux m'imaginer une autre vie sans toi. Le temps assèchera peut-être mes larmes, mais j'en doute. Cette liberté que tu m'accordes pour aimer un autre, accordes la moi pour n'aimer que toi. Ta Mélinée, avec toi pour toujours, mon Missak à moi.
[6]. En février 1934 Missak Manouchian manifestait contre les ligues d’extrême-droite.
[7].Les Français d'origine arménienne forment une diaspora de plus de 600 000 membres. Elle s'est constituée dans l'entre-deux guerre du siècle dernier et a bénéficié de vagues d'immigration successives qui l'ont conduite à se développer de façon multiforme. Aujourd'hui encore cette diaspora voit arriver de nombreuses familles venues directement de Syrie, d'Arménie et d'Artsakh. Depuis plusieurs décennies, le CCAF Conseil de coordination des organisations arméniennes de France réussi à faire entendre la voix des Français d'origine arménienne auprès des pouvoirs publics. Elle organise notamment un dîner annuel auquel participe le Président de la République
da Communistes!

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