pc 3 dicembre - Parigi - cercando di capire fatti - pubblichiamo un resoconto dal campo fatto da anarchici
da Paris-luttes
per le traduzioni non abbiamo tempo
Premier acte : matinée autour de la place de l’étoile.
Les gilets jaunes voulaient aller sur les Champs-Élysées. Seulement voila, le dispositif des flics était très coercitif et a refroidi de nombreuses personnes à aller sur « les champs ». Cela ressemblait en effet plus à un piège qu’autre chose.
Quand nous sommes arrivés sur la place de l’étoile vers midi
c’était déjà le gros bordel depuis quasiment 3 heures. D’après des
camarades qu’on croise sur place, les affrontements ont été extrêmement
violents sous l’arc de triomphe toute la matinée. Visiblement il y a eu
beaucoup de blessé.e.s. C’est également là que seront le plus présents
les groupes d’extrême droite radicale. Le GUD est notamment là. Nous
verrons ici une bonne partie des murs souillés par des croix celtiques.
L’extrême-droite dans sa tendance « légaliste »
semble aussi bien présente. Visiblement et selon plusieurs témoignages,
ces tendances fachos resteront présentes toute la journée autour de la
place de l’étoile bien qu’elles soient difficiles à quantifier.
Ce qui est sûr c’est qu’en venant avenue de la grande armée on cause un
peu aux gens et c’est clair qu’il y a une grande confusion et des réacs
dans le mouvement. On tombe par exemple sur des vétérans de l’armées et
des flics venus en masse et qui sentent bon le fascisme. Mais à coté de
ça on a des jeunes de cités, des femmes, des hommes, une grande variété
de personnes venues avec chacun sa colère. On nage globalement dans la
plus grande confusion. Sur la place de l’étoile on voit des slogans
anti-vaccins, une banderole dénonçant la « loi schiappa pédophile »...
Bref c’est n’importe quoi et ça tend toujours plus vers des trucs
confus quand tu discutes avec les gens. Internet a fait des dégâts dans
le prolétariat et la fachosphère encore plus. Enfin y a surtout un gros
ras-le-bol. Tout le monde en a marre et exprime un rapport de classe
évident.
Vers 13h, une grosse manifestation sauvage d’environ 800 personnes part
de la place de l’étoile, lassées de voir des lacrymos s’abattre sur leur
gueule. Les slogans/insultes fusent et ciblent les bourgeois qui
peuplent le quartier. A chaque fois qu’une personne du premier étage est
aperçue en train de filmer de chez elle, elle se prend des oeufs par
les manifestants avec des moqueries et des insultes.
Cette manifestation sauvage part de l’avenue Carnot et on se retrouve
Avenue Hoche. Le public est toujours le même, pères et mères de
familles, beaucoup de banlieusards mais pas forcément des gens de cités.
Les gens à qui on a causé sont plutôt des prolos. Sur l’avenue Hoche on
retrouve un gros mouvement de camarades cheminots qui bougent en
direction de la gare St Lazare. On part tous ensemble pour 14h et donner corps au rendez vous posé par le collectif Adama et de l’action antifascite Paris-banlieue. A travers le 8e
arrondissement et sur les trajets, on croise de nombreux gilets jaunes
qui sont un peu perdus et fuient les affrontements. Sur Haussman c’est
une vraie marée humaine qui nous emporte. Il y a vraiment beaucoup de
monde. On se retrouve à Saint-Lazare pour la manif Adama. Quand on
arrive la manif est déjà partie. Il y a une foule considérable. On
arrive à Opéra c’est énorme, en descendant l’avenue il y a des milliers
de gens. Le public est plus camarade, tous les gens ne portent pas de
gilets jaunes. Mais tout le monde est déterminé. Il y a un cortège Queer
qui est bien dynamique, des collectifs de violences policières et des
gilets jaunes qui passaient par là (par centaines) et qui se greffent à
la dynamique.
Le cortège se poursuit sur la rue de Rivoli. Une partie va vers l’hôtel
de ville où elle sera dégagée à coup de lacrymos vers 15h, une plus
grosse partie va essayer de forcer le barrage des flics vers la
Concorde. Sur la rue de Rivoli, à l’entrée de la place, un canon à eau
et des camions de Gendarmes mobiles bloquent les 1500 manifestants
plutôt marqués à gauche. Beaucoup de militants sont présents. Les
affrontements sont incessants entre les deux camps. Tirs de lacrymos
permanents. Nous sommes très aidés par le vent violent qui rabat les
gazs sur les gendarmes. Le canon à eau est actionné et nous canarde
allègrement. Moment cocasse : le canon à eau commence à manquer de
pression ça devient ridicule. C’est le moment que choisissent des
manifestants pour brûler une bagnole. Tout le monde applaudit. Ca
réchauffe notre petit coeur mouillé par la pluie. Beaucoup restent, il y
a des affrontements et des barricades un peu partout autour de la
place. Certains partent direction Bastille ou Hôtel de Ville... On
bifurque pour aller vers Saint-Augustin, et on comprend qu’à chaque coin
de rue ca peut partir ; une nouvelle
barricade au milieu d’un boulevard dont on connait pas le nom parce
qu’on connait pas ces quartiers, ça brasse, les gens se rassemblent,
certains errent, d’autres tracent, puis ça se densifie, on arrive à St
Augustin (Près de Saint-Lazare). Depuis 15h, plus de 3000 personnes y affluent aux cris de « Macron Démission ».
Au son des percussions de la caisse claire, on bloque rapidement la
circulation. A l’aide des panneaux de chantier du quartier, 3 barricades
sont rapidement montées Boulevard Haussmann et Rue de la Boétie. Une
Audi a le malheur de s’aventurer sur le boulevard, elle sera vite
réquisitionnée auprès de sa conductrice afin de consolider la barricade
enflammée ! Les gendarmes mobiles bloquent 3
avenues et la police montée est de sortie. Beaucoup de pavés sont
descellés et balancés sur les cordons de flics. Pendant plus d’une
heure, gazage incessant de la place par les flics, les gens sont assez
déter pour décider de ne pas à bouger tout de suite. Une banque est
explosée, un camion est retourné.
A un moment, vers 16h30, les flics en ont eu marre et décident d’évacuer
toute la place Saint-Augustin. Ils dégagent tout le monde à la lacrymo
et cette fois la ligne de manifestants cède. On reflue boulevard
Malesherbe vers Madeleine et on prend une petite rue pour se retrouver
sur Haussman. Et là on hallucine complètement. Le boulevard Haussman est
en travaux mais il est surtout en feu. Trois grands brasiers se
dressent sur le classieux boulevard. C’est un gros bordel.
On se retrouve à St Lazare où la tension est encore forte vers 17h15
avec notamment des membre de la BAC. Tout au long de la journée dans
cette partie de Paris des camarades étaient présents, il ne s’agit pas
ici de dire que l’extrême droite n’était pas présente mais elle semblait
clairement minoritaire .Quelques scènes improbables durant cette période : des gilets jaunes
tapent gentiment sur les vitres d’un resto de luxe en gueulant « faites pèter les huitres »,
le patron d’une brasserie bien chère ferme boutique complètement en
panique, des enfants regardent tranquillement les vitrines de Noël alors
qu’il y a des barricades en feu quelques centaines de mètres plus
loin...Et globalement les gens se sourient, les commerçants sortent sur
leur pas de porte pour encourager les petits cortèges, y’a même pas mal
de conducteur.rice.s bloqué.e.s qui acceptent la situation en se
marrant. Le côté jouissif de l’imprévisibilité se transmet. Aucune
hostilité envers les violences et même une famille qui sort de ses
courses de Noël qu’on entend dire sur un ton anodin : « tiens ils auraient du péter cette banque aussi ».
Vers 16H30 rue Danielle Casanova (oui ça n’existe pas que dans les
villes cocos il faut croire) une bagnole de flics (vide ou dont les
poulets se sont enfuis ?) est d’abord
secouée, puis finalement pillée et défoncée. Les souches de contredanses
et les avis d’enlèvement décorent le trottoir, un k-way noir qui n’en
avait pas se retrouve avec un gilet jaune...siglé police !
Une fois les vitres finies au tonfa, un petit feu de joie commence dans
la voiture. Les pompiers arriveront avant qu’elle ne flambe totalement
mais cette voiture-là ne risque plus de tamponner qui que ce soit !
Les gens reculent ensuite rue de la Paix (excusez du peu) qui retrouve une animation qu’elle n’avait pas vue depuis... jamais ? Il se trouve que les sapins sont en plastique mais crament quand même plutôt bien.
Avec tous ces feux et ceux du boulevard des Capucines (les pompiers
passent dans tous les sens, presque au hasard pourrait-on croire)
l’Opéra n’est plus visible à cinquante mètres.
Pour retrouver un peu
d’air frais une manif va partir sur la rue du 4 septembre, à coup de « Siamo tutti antifacisti »
(déso Verdi), pas de marseillaise ici. Le seul drapeau français est
celui d’un égaré de la FI. Comme il n’y a pas un seul keuf et que la
Bourse historique n’est pas loin, décision est prise d’aller vérifier le
cours du pavé. Après un peu d’hésitation le checkpoint de la grille
extérieure est enfoncé (No borders !) et les
gens montent les marches pour toquer au carreau. Quelques vitres
cèdent, d’autres portes s’ouvrent, et le hall s’anime un peu. Il
semblait quand même très vide, les pétards résonnaient beaucoup.
Lassé de ces quartiers bourgeois aussi sinistres que déserts, après
quelques tours de ruelles (coucou la voiture de flics garée au mauvais
endroit au mauvais moment !) le cortège
retrouve la circulation sur les grands boulevards, et décide de
favoriser les rencontres en utlisant le mobilier urbain et le matériel
de chantier omniprésents pour ralentir le rythme trépidant des grandes
artères de la ville moderne. Et la rue elle est à qui ? Elle est à nous !
Le boulevard Sébastopol s’y prête aussi de bon gré. Quelques banques
qui manquaient de budget guirlandes (la crise que voulez-vous !) font un effort de déco en répandant de jolis éclats de verre brillants sur les trottoirs.
Les jardins des Halles sont un peu déserts, le parvis de l’Hotel de
Ville aussi. Après 2-3 heures de manif entre camarades et jeunes de tèç sans voir un.e seul.e keuf
et une dernière barricade de barrières sur le quai de l’Hotel de Ville,
le cortège se disperse. Pour mieux revenir la prochaine fois ? Bilan de la journée
Difficile de faire un bilan de cette journée complètement folle,
d’autant qu’on en a vu une toute petite partie. Plusieurs éléments
peuvent néanmoins nous guider pour les prochaines jours :
Le climat est véritablement insurrectionnel. Les gens veulent vraiment la peau du gouvernement et n’ont aucune peur de le voir tomber.’ Alors forcément il ne s’agit pas d’une insurrection au sens révolutionnaire type communiste mais les gens nont pas peur du
saut dans le vide... A voir ce que va nous ramener le vide.
La
police ne maitrise pas le bordel ambiant. Elle ne peut pas. Les forces
sont trop disparates, dispersées et fermées au compromis.
La
présence de la gauche et notamment de la gauche révolutionnaire a changé
la physionomie de la manifestation. Les dégradations orientées sur les
banques par exemple sont le fruits d’un travail politique mené en amont.
Nos slogans sont partiellement repris et l’initiative du collectif
Adama a été très efficace. Bref nous existons politiquement dans le
mouvement désormais.
Malgré cela il nous faut rester prudent
sur les perspectives émancipatrices de ce mouvement où l’extrême-droite
est réellement présente. Cet élément est à prendre en compte et nous
devons lutter avec acharnement contre cette présence.
Les
émeutes et actes de révolte ne se sont pas concentrées à Paris. On a pu
voir du bordel un peu partout en France, dans les grandes villes comme
de plus petites, avec par exemple la préfecture cramée au Puy-en-Velay
ou attaquée à Dijon),
des émeutes à Charleville-Mézières ou à Toulouse. La répression a été
également féroce, de très nombreux blessés graves, des mains arrachées
par les grenades GLI-F4 (comme à Tours), et de nombreuses arrestations.
Des anarchistes ps
Paris : le nazi Yvan Benedetti a été viré du rassemblement des gilets jaunes samedi après midi
La vidéo a fait le tour de twitter. Présentée abusivement comme un affrontement entre « casseurs »
et gilets jaunes on y voit un homme prendre pas mal de coups, attaqué
par d’autres gilets jaunes. Incompréhension d’abord. On y voit des
gilets jaunes se battre entre eux.
On a appris par la suite que la personne qui encaissait le plus de
coups était en fait Yvan Benedetti, nazi convaincu et militant du parti nationaliste français, un groupuscule antisémite et raciste [1].
Présent depuis le début du mouvement
dans les cortèges, cette raclure antisémite a donc subit un premier
revers. Il est important que cet individu ne puisse plus s’exprimer dans
les cortèges pour le bien du mouvement.
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